Naïfs et aveuglés par leur cupidité, les Occidentaux sont passés à côté du « réveil du guerrier économique chinois », le titre du dernier livre d'Ali Laïdi, spécialiste de l'intelligence économique. Pour éviter d'être pris en étau entre les États-Unis et la Chine, l'Europe devrait selon lui bâtir une « stratégie de contournement, en se pensant comme le faible qui cherche à profiter du fort ».
La Chine ou le réveil du guerrier économique, le dernier livre d'Ali Laïdi, spécialiste de l'intelligence économique, s'ouvre dans un restaurant chinois installé à deux pas du Commissariat de l'énergie atomique (CEA) à Grenoble. Cet établissement pas comme les autres inquiète les services de sécurité qui soupçonnent ses patrons, un Français et une Chinoise, d'être bien plus intéressés par les informations scientifiques et technologiques qu'ils peuvent glaner auprès de leurs clients, souvent des ingénieurs œuvrant dans un secteur éminemment stratégique, que par l'art culinaire asiatique.
Selon Ali Laïdi, chercheur à l'école de pensée sur la guerre économique (EPGE) et chroniqueur à France 24, cette démarche « illustre à la perfection l'approche chinoise : mener des actions parfaitement légales et des opérations déloyales, voire, dans certains cas, carrément illégales ». C'est ainsi que la Chine a opéré un rattrapage économique extraordinairement rapide et ambitionne désormais de devenir la première puissance mondiale d'ici 2049. Les pays occidentaux ont longtemps fermé les yeux sur ces manœuvres, peinant à comprendre les objectifs réels de Pékin.
