De retour de Chine, Emmanuel Macron a renvoyé dos à dos Washington et Pékin sur le dossier taïwanais, invitant les Européens à représenter une troisième voie dans les relations internationales. Vœu pieux, volonté politique réelle ou martyre volontaire pour conjurer la réforme des retraites ? Les trois sans doute. Une chose est sûre, les « amis » de la France pro-Otan ne sont pas contents.
Le voyage d'Emmanuel Macron en Chine – reçu avec force honneurs par Xi Jinping la semaine dernière – aura surtout été pollué par une autre visite : celle de la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen reçu à Washington. La République de Chine, l'autre nom de Taïwan, n'est pas reconnue comme un état indépendant par une large partie de la communauté internationale, les États-Unis compris. Or pour Pékin qui revendique l'appartenance de l'île, une telle action est considérée comme une provocation. La réponse chinoise ne s'est pas fait attendre avec l'envoi immédiat d'une armada pour encercler ce territoire de 24 millions d'habitants.
Les dégâts collatéraux de cette séquence diplomatique n'ont pas tardé non plus. Et les récentes sorties du président français promouvant une Europe qui doit éviter d’être « entraînée dans des crises qui ne sont pas les siennes » – comprenez la crise sino-americano-taïwanaise – et éviter de « suivre la politique américaine par une sorte de réflexe panique » n'a pas manqué de provoquer une levée de boucliers sur le Vieux Continent comme de l’autre côté de l’Atlantique.