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De nombreux champs de betterave sont touchés par le virus de la jaunisse, transmis par les pucerons.
De nombreux champs de betterave sont touchés par le virus de la jaunisse, transmis par les pucerons.
DENIS CHARLET / AFP

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Néonicotinoïdes : que va changer l’interdiction de ces pesticides pour les producteurs de betteraves françaises ?

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Les néonicotinoïdes, ces pesticides qui agissent contre les pucerons dans les champs de betterave, ne pourront plus être utilisés par les agriculteurs à partir du 1er juillet prochain. Des alternatives à ces produits existent, mais leur efficacité ne convainc pas les producteurs, venus manifester à Paris leur mécontentement ce mercredi 8 février. « Marianne » décrypte ce qu'implique cette nouvelle interdiction.

« Avec cette interdiction, on n'a pas le temps de réagir ». Devant les quelques centaines de tracteurs stationnés autour de l'esplanade des Invalides, le producteur de betteraves Alex Vandeputte est en colère. Comme lui, environ trois mille agriculteurs se sont réunis à Paris ce mercredi 8 février à l'appel du premier syndicat agricole français, la FNSEA. L'objet de la manifestation ? S'opposer aux « contraintes réglementaires intenables » imposées selon eux par le gouvernement, au sujet notamment des néonicotinoïdes. L'annonce, le 23 janvier dernier, de leur interdiction d'utilisation en France dans le cadre de la production de betteraves, a fait fulminer les producteurs.

Pourquoi les agriculteurs sont-ils venus exprimer leur colère à Paris ?

Si ces pesticides sont déjà interdits depuis 2018 par l’Union européenne, la France, comme d’autres pays européens, avait accordé ces deux dernières années une dérogation aux betteraviers pour tout de même utiliser ces produits sur les semences de cette plante qui produit 90 % du sucre consommé en France. Les agriculteurs utilisent ces pesticides pour lutter contre les pucerons, porteurs d’un virus qui cause la jaunisse à leur récolte. Problème : ils causent aussi de gros dégâts sur la nature et la biodiversité, notamment sur la population d'abeilles. Mi-janvier, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a estimé qu’aucune des exceptions soulevées notamment par la France pour justifier ces dérogations n’était justifiée. La décision a amené la France à ne pas accorder une nouvelle année de dérogation, comme elle avait pourtant prévu de le faire…

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne