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« Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, il faut à un moment donné, il faut peut-être en tuer. Je pèse mes mots. Il faut peut-être en tuer », avait déclaré l'élu mahorais Salime Mdéré.
« Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, il faut à un moment donné, il faut peut-être en tuer. Je pèse mes mots. Il faut peut-être en tuer », avait déclaré l'élu mahorais Salime Mdéré.
PATRICK MEINHARDT/AFP

"Ces délinquants, il faut peut-être en tuer": un élu de Mayotte condamné pour provocation à commettre un crime

Insécurité

Par Marianne avec AFP

Publié le

Ce jeudi 7 mars, le tribunal correctionnel de Saint-Denis de La Réunion a condamné Salime Mdéré, premier vice-président du conseil départemental de Mayotte, à trois mois de prison avec sursis et à 10 000 euros d'amende pour provocation à commettre un crime.

Les propos de l'élu mahorais avaient soulevé l'indignation de plusieurs associations de défense des droits de l'Homme. Ce jeudi 7 mars, Salime Mdéré, premier vice-président du conseil départemental de Mayotte, a été condamné à trois mois de prison avec sursis et à 10 000 euros d'amende pour provocation à commettre un crime par le tribunal correctionnel de Saint-Denis de La Réunion. Initialement poursuivi pour « incitation à la haine raciale », l'élu a été relaxé de ces poursuites.

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Le 24 avril 2023, interrogé sur la chaîne publique Mayotte la 1ère sur l'explosion des violences dans le petit archipel, Salime Mdéré avait déclaré : « Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, il faut à un moment donné, il faut peut-être en tuer. Je pèse mes mots. Il faut peut-être en tuer ».

« J'ai parlé sous le coup de l'exaspération »

Les associations défense des droits humains reprochaient à l'élu de faire le lien entre l'augmentation de la délinquance et la présence importante d'immigrés résidents sans titre de séjour dans ce département français dans l'océan Indien. Le parquet s'était saisi de l'affaire et avait demandé que le dossier soit jugé à La Réunion.

À la barre du tribunal, Salime Mdéré a répété à plusieurs reprises des « propos qui ne (lui) ressemblent pas ». « J'ai parlé sous le coup de l'exaspération », s'est-il défendu, « il ne faut pas que les gens aillent affronter les délinquants ou les jeunes ». Le parquet avait requis trois mois de prison avec sursis contre l'élu mahorais pour incitation à la haine.

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La relaxe partielle de Salime Mdéré survient alors que le 101e département français continue d'être confronté à une grave crise migratoire et à une situation sociale et sécuritaire explosive. La situation a conduit plusieurs collectifs d'habitants à réclamer à l'État des mesures urgentes pour garantir la sécurité des biens et des personnes. En visite dans ce territoire le 12 février, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin a annoncé une révision constitutionnelle visant à supprimer le droit du sol à Mayotte.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne