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La coûteuse, très coûteuse mésalliance public-privé

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La coûteuse, très coûteuse mésalliance public-privé

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Le Centre hospitalier sud-francilien redeviendra complètement public. Coût du divorce d'avec le constructeur Eiffage : 80 millions d'euros, au moins...

Le 30 septembre 2015, le Centre hospitalier sud-francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes (Essonne) redeviendra un hôpital complètement public. L'établissement et le constructeur Eiffage se sont mis d'accord pour rompre leurs noces, moyennant un chèque du premier de 80 millions d'euros. En 2006, les deux parties avaient conclu un partenariat public-privé (PPP) pour la construction de cet hôpital démesuré, à cheval entre Corbeil et Evry, pour une durée de trente ans. Un fiasco : entre la livraison d'un bâtiment truffé de malfaçons (8 000 réserves constatées), les frais d'avocats, de consultants et les loyers payés (46 millions en 2013), y compris quand l'hôpital était inoccupable, une montagne d'argent public a été engloutie dans cette calamiteuse opération. La résiliation du contrat pour motif d'intérêt général limite la casse, permettant une économie de 600 à 700 millions d'euros, selon l'hôpital. Mais à quel prix ? «Bien plus que ces 80 millions d'euros», assure Catherine Fayet, du syndicat SUD, premier à alerter sur les ravages de ce PPP. Le paiement de charges obligatoires, comme la TVA, et la reprise des emprunts, pourraient notamment faire grimper la note. En 2011, un rapport confidentiel de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) estimait à 66 millions d'euros la seule régularisation de la TVA. Et préconisait, déjà, une sortie de ce bourbier.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne