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La République du copinage

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La République du copinage

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L'objectif : faire du «bien» aux siens. Ils sont de plus en plus nombreux à faire passer leurs intérêts particuliers avant l'intérêt général. Certains par vénalité, d'autres par militantisme ou encore par esprit de clan. Un livre choc ausculte ces réseaux d'influence. Extraits.

C'est un véritable Bottin du copinage que publie Vincent Nouzille, devenu l'un des meilleurs spécialistes des réseaux de pouvoir français. Aucune confrérie n'y manque - des inspecteurs des finances aux Corses en passant par les francs-maçons et les journalistes. Attentif aux nouveautés, il montre comment la tradition nationale se renouvelle avec le retour en force des réseaux religieux et la montée en puissance de nouveaux acteurs : les HEC, les femmes, les militants de la diversité, les gays.

Mais Nouzille termine son tour d'horizon sur une inquiétude : le copinage et le piston ont changé d'échelle, dépassant le stade - déjà condamnable - du bricolage au service d'intérêts personnels pour devenir sources de profit avec l'apparition de véritables professionnels de l'influence qui naviguent entre fonctions gouvernementales et électives, conseils privés et lobbying. Révélant quelques cas significatifs de ces jeux troubles, il estime que, si cette imbrication du pouvoir et de l'argent n'est pas le monopole de la droite, le sarkozysme aura constitué un accélérateur décisif : «L'argent irrigue dangereusement le système. Les groupes de pression les plus dotés ont davantage de poids que ceux qui ne disposent que de faibles moyens. Autour du pouvoir politique, les fortunes s'accumulent, les accès se marchandent.» Inquiet que «cette dérive [n']alimente le sentiment injustifié du «tous pourris» en faisant le lit des extrêmes», il confie que son enquête lui évoque ce que Stefan Zweig écrivait à propos de l'Ancien Régime à la veille de la révolution de 1789 : «Au tribunal, dans l'administration, dans chaque ministère, chaque office, toutes les grasses prébendes continuent d'être réservées à la noblesse...»

EXTRAITS

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne