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Avant sa nomination, cette journaliste bien connue des auditeurs de Radio France Internationale (RFI) présidait alors l’association ATD Quart-Monde.
Avant sa nomination, cette journaliste bien connue des auditeurs de Radio France Internationale (RFI) présidait alors l’association ATD Quart-Monde.
AFP

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De catho tradi à woke : Claire Hédon, parcours en biais d'une Défenseure des droits

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Engagée bénévolement pendant plus de trois décennies dans l’aide aux démunis, l’ex-journaliste occupe depuis dix-huit mois les fonctions de Défenseure des droits. Adepte de positions intersectionnelles, elle a pourtant d’abord évolué au sein d’un milieu « catho tradi ». Enquête.

En mai 2020, l’annonce de la nomination prochaine par le Premier ministre de Claire Hédon au poste de Défenseure de droits créait la surprise : âgée de 57 ans, cette journaliste bien connue des auditeurs de Radio France Internationale (RFI) présidait alors l’association ATD Quart Monde. Celle que La Croix qualifiait de « porte-parole des plus pauvres » succédait ainsi aux anciens ministres Dominique Baudis et Jacques Toubon à la tête d’une autorité administrative indépendante née en 2011. Son rôle ? Assister juridiquement les victimes de discrimination, promouvoir l’égalité, soutenir les lanceurs d’alerte ou produire des rapports et des avis grâce à 250 spécialistes affectés à son siège parisien en lien avec plus de 500 délégués bénévoles répartis sur l’ensemble du territoire.

Si Claire Hédon ne disposait pas de la surface médiatique de ses prédécesseurs, elle a su très vite se faire entendre, en s’opposant à l’interdiction de filmer les policiers prévue par la loi de sécurité globale. Dans la foulée, elle proposait la création de zones « sans contrôles d’identité » et jugeait certaines dispositions de la loi sur le séparatisme porteuses de « stigmatisation ». Dénonçant le recours aux LBD et autres grenades de défense par les forces l’ordre, la Défenseure des droits, par ailleurs très critique sur le passe sanitaire et les technologies biométriques, cible aussi les discriminations visant les gens du voyage et l’accueil réservé aux migrants qui « bafoue », dit-elle, les « grandes valeurs » de la France. En lutte contre « la discrimination souvent multiple » et le « non-accès aux droits », elle invoque enfin une « intersectionnalité » fidèle aux canons du « wokisme », le tout, assure son service de communication, « hors de toute connotation politique ». Reste que les racines de l’engagement de Claire Hédon, matrice de son corpus idéologique, sont a priori fort éloignées des théories venues d’Outre-Atlantique.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne