L'ex-chef de l'Etat travaille à un autre scénario que son retour en politique : il tente de mettre en place un fonds d'investissement réservé aux très grandes fortunes. Baptisé Columbia Investment Company, ce fonds, s'il voit le jour, sera implanté au Luxembourg, avec une antenne à Londres. Récit d'une reconversion dans les affaires, les vraies.
Quand, le 21 janvier dernier, Mediapart a révélé que Nicolas Sarkozy projetait de créer un fonds d'investissement doté de 500 millions à 1 milliard d'euros, la presse n'y a guère prêté attention. Il a suffi que son ami Alain Minc explique que tout cela n'était qu'une «construction intellectuelle» pour que l'information soit étouffée. Puis, quand le Financial Times, le 9 mars, a indiqué que le Qatar avait, de son côté, approché l'ancien chef de l'Etat pour lui proposer de prendre la direction d'un autre fonds d'investissement abondé à hauteur de 500 millions d'euros, l'annonce a fait un peu plus de bruit. Mais, cette fois encore, il a suffi que l'entourage de l'ex-président souligne qu'il recevait effectivement des «propositions» mais n'était «engagé dans aucune», pour que l'information tourne court, elle aussi.
Si l'information du Financial Times concernant l'opération Sarkozy-Qatar est sans doute à manier avec des pincettes - selon de bonnes sources, c'est en fait Nicolas Sarkozy qui a sollicité l'émirat, mais pour l'instant sans parvenir à ses fins -, il est acquis, en revanche, que l'autre projet, celui dont Alain Minc est un des architectes, est avancé. Il a même été couché sur le papier, dans un document confidentiel qui en présente les contours, document que Mediapart et Marianne se sont procuré (voir ci-dessus). Précisons toutefois qu'aujourd'hui, dans l'entourage de l'ex-président, certains veulent remiser Columbia Investment aux oubliettes, affirmant que la création de ce fonds interdirait tout retour en politique. Le projet n'en est pas moins avancé...