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Société Police et Justice
Laurent Wauquiez lance un débat qui avait déjà été posé par Nicolas Sarkozy en 2009. Il avait abouti sur une castration possible mais non-obligatoire.
Laurent Wauquiez lance un débat qui avait déjà été posé par Nicolas Sarkozy en 2009. Il avait abouti sur une castration possible mais non-obligatoire.

Wauquiez plaide pour la castration chimique "obligatoire" des violeurs pour lutter contre la récidive

Justice

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Le président de Les Républicains, Laurent Wauquiez, a annoncé que les députés de son parti allaient déposer une proposition de loi pour imposer la castration chimique aux violeurs pour lutter contre la récidive. Cette castration est aujourd'hui possible mais avec l'accord du condamné.

Le viol et le meurtre d'Angélique, 13 ans, par un violeur récidiviste a provoqué l'émoi de la France entière. Questionné par le quotidien gratuit 20 Minutes ce jeudi 3 mai Laurent Wauquiez, président du parti Les Républicains (LR), s'interroge : "Comment se fait-il que cet homme déjà condamné pour viol ait pu être remis en liberté sans surveillance ?" Soulignant son "sentiment de colère et d'incompréhension", il estime qu'on "ne peut pas rester les bras croisés face à ces réalités". La solution de Wauquiez ? La castration chimique.

La récidive en question

Selon lui, les questions des viols qui présentent "des chiffres terrifiants" et de la récidive ne peuvent être résolues que par deux options : "Les prédateurs sexuels doivent soit subir une castration chimique, soit rester en prison", explique-t-il, insistant sur la nécessité d'"ouvrir la possibilité pour le juge de rendre obligatoire la castration chimique". "Cela consiste en une injection de produits, à peu près tous les trois mois, pour diminuer les hormones et les pulsions sexuelles, explique le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. C’est un traitement réversible. Cela permet de diminuer de manière très importante le risque qu’un violeur récidive."

Alors que le journaliste souligne que de nombreux psychiatres notent l'inefficacité d'une telle mesure pour lutter contre la récidive, Laurent Wauquiez répond à côté de la question : "Ce qui m’importe, c’est la protection des victimes, pas les droits des violeurs." Une "proposition de loi pour défendre cette mesure" sera donc déposée par les députés LR dans les prochaines semaines. Poursuivant, en boucle : "Il faut que le juge puisse l’imposer au violeur, avec un accompagnement médical et psychiatrique. Et si le violeur refuse, alors il devra rester en prison, en rétention de sûreté".

Castration possible mais non-obligatoire depuis 2010

Aujourd'hui, des traitements hormonaux peuvent être appliqués sur les délinquants sexuels. Un juge peut prononcer une injonction thérapeutique puis des médecins déterminent ensuite si la castration chimique est appropriée en fonction des cas. Cependant, le traitement médical doit recevoir le consentement du prévenu. Un fonctionnement que l'ancien ministre juge "absurde". Dans le cas d'un refus, un emprisonnement peut être mis à exécution.

Une législation en vigueur depuis 2010 par la loi du 10 mars. Un texte qu'avait promis, un auparavant, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, à l'occasion d'un entretien accordé au journal Le Figaro. Quelques jours après le meurtre de Marie-Christine Hodeau par un homme déjà condamné pour viol et qui bénéficiait d'une liberté conditionnelle, il estimait "profondément anormal qu'on laisse sortir de prison des malades sans leur imposer des règles très strictes, au premier rang desquelles un traitement médical".

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne