Les personnels de la Protection judiciaire de la jeunesse manifestent à Montpellier contre les restrictions d’effectifs
Des restrictions budgétaires ont conduit la direction de la Protection judiciaire de la jeunesse à ne pas renouveler 500 postes de contractuels à l’échelle nationale. Dans l’Hérault, les organisations syndicales estiment qu’ils manquent 10 % d’éducateurs pour accompagner correctement les jeunes confiés sur décision de justice.
"Sans les contractuels on explose". Comme Ahmed Boukabous, éducateur en milieu ouvert et adhérent de la CGT, une trentaine d’agents de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) a manifesté ce jeudi 19 septembre devant les grilles du tribunal judiciaire de Montpellier. "Une mobilisation forte" selon les organisateurs.
Un mouvement national
Cette action de mécontentement, organisée partout en France, s’inscrit dans le mouvement initié au cœur de l’été pour contester la décision de la direction de ce service dépendant du ministère de la Justice de ne pas prolonger les postes de 500 contractuels en raison de restrictions budgétaires. "Les jeunes se retrouvent sans éducateur, ça touche toutes les structures. Cette gestion des ressources humaines est inacceptable, nous ne nous laisserons pas faire" observe Laetitia Saussol, représentante de la CGT, l’une des quatre organisations de la PJJ à appeler à cette journée de grève.
Manque d’éducateurs
Dans l’Hérault, qui compte environ 140 agents répartis sur neuf sites dont un foyer d’hébergement, le manque d’effectif est évalué à 10 % essentiellement chez les éducateurs qui suivent en moyenne 25 jeunes. "On nous impose le suivi des jeunes par visio pour économiser sur les frais mais on ne peut pas rester derrière notre ordinateur, on fait un métier de lien" ajoute Julie, éducatrice à Béziers. L’un de ses collègues dénonce, de son côté, les "difficultés grandissantes pour trouver des solutions alternatives à la détention pour les mineurs" faute de moyens suffisants.
Les éducateurs présents ce jeudi ont rappelé le faible taux de récidive des jeunes pris en charge par leurs soins et les risques, pour la société, de voir cet encadrement réduit. Devant le tribunal, ils ont reçu le soutien des avocats du Syndicat des avocats de France et de quelques magistrats.
La direction de la Protection judiciaire de la jeunesse a indiqué que le dégel d’une ligne budgétaire de 3 M€, cet été, allait permettre de maintenir les postes de 230 contractuels.
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