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Zoï, l’avenir de la santé

Ismël Émelien (g.) et Paul Dupuy, les fondateurs de Zoï.
Ismël Émelien (g.) et Paul Dupuy, les fondateurs de Zoï. © FLORENT MICHEL / 11H45
Nicolas Salomon

Cette start-up française, créée 
en 2020, vient d’ouvrir un centre de médecine préventive ultra-luxe d’un nouveau genre. Visite guidée.

C'est un immeuble haussmannien cossu de la rue Volney (IIe arrondissement) refait à neuf, comme Paris en compte des milliers, qui abrite Zoï. Aucun signe distinctif ne figure en façade, si ce n'est un logo énigmatique. Pour y accéder, il faut scanner le QR Code de l'application préalablement téléchargée. On pénètre alors dans un long couloir lumineux aux parois de bois blond, dénué d'accueil ou de salle d'attente. Ambiance zen, futuriste, sur 2 000 mètres carrés. Une personne vous reçoit avec un luxe de précautions et vous conduit dans l'une des dix-huit suites qui ressemble à une cabine de spa assez chic, à la salle de bains attenante. Une alcôve ovoïde faite dans le même bois que l'accueil. Au milieu trône un lit blanc qui s'apparente davantage à une chauffeuse d'un éditeur de mobilier italien qu'à ce que l'on connaît des lits d'hôpitaux. Dix jours auparavant, le « membre » aura reçu un kit de prélèvement et répondu à un questionnaire extrêmement détaillé sur ses habitudes de vie et ses antécédents.

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L'idée, qui doit attirer 2 000 membres par an, est que ce parcours de santé vient à vous. Vous allez assister à un ballet de médecins, sélectionnés sous la supervision médicale du Dr Claude Dalle, directeur du diplôme universitaire de médecine préventive de l'hôpital Henri-Mondor. Tension artérielle, prise de sang, échographie, réflexes, tests en pagaille... la vingtaine d'examens est ponctuée d'ambiances lumineuses et médicales censées participer à la détente du patient, qui peut suivre sur un écran en temps réel la progression de son parcours. Seul déplacement inévitable, la salle d'imagerie médicale. À la fin, ce sont des millions de données de santé qui sont collectées. Par exemple, si une prise de sang classique donne lieu à une vingtaine de résultats, chez Zoï, on est à plus de deux cents ! Ici réside le secret du système : alimenter une gigantesque base de données pour croiser ces résultats avec une intelligence artificielle chargée de délivrer les prédictions. Le système se veut vertueux : plus vous avez de données, plus les statistiques s'affinent, meilleurs sont les pronostics.

Un carré d'investisseurs VIP...

C'est ce qui a convaincu sans doute ce carré VIP d'investisseurs que forment Xavier Niel, Jean-Marie Messier, Stéphane Bancel (P-DG de Moderna), Rodolphe Saadé, Jean Moueix ou encore Jean-Claude Marian (fondateur d'Orpea) qui ont investi pas moins de 20 millions d'euros. À l'issue de cet itinéraire, une collation signée Alain Ducasse vous est offerte. Puis vient le temps d'un passage par le spa, à proprement parler, où divers soins de balnéothérapie dernier cri vous sont proposés. Entre quatre et cinq semaines plus tard, un rendez-vous avec un médecin vous est proposé afin de débriefer les résultats, physiquement ou via une vidéoconsultation.

Si on est à des années-lumière de l'univers médical, et austère, habituel des check-up en hôpitaux, on est aussi très loin de leurs tarifs. Comptez 3 600 euros par passage, à renouveler tous les ans. « Avec le déploiement de nos centres, nous allons développer aussi bien des effets volume qu'une base de connaissances et d'expérience qui nous permettra d'identifier les moyens de démocratiser la médecine préventive en la rendant accessible au plus grand nombre », tempère Ismaël Émelien, cofondateur de Zoï. Dans l'intervalle, l'application s'invite dans votre quotidien. Selon votre agenda et par le biais d'une géolocalisation, elle vous invite à vous rendre à pied à un rendez-vous, à vous coucher à telle heure selon le décalage horaire ou à choisir un plat plutôt qu'un autre au restaurant.

Améliorer sa santé pour soi, comme pour son entreprise. En creux se profile également l'idée de diminuer l'absentéisme, d'améliorer les performances des cadres à qui l'entreprise offrirait ce parcours de santé. Ces habitudes viennent des États-Unis, où la médecine privée domine. L'obsession du jeunisme fait bon ménage avec les médecins stars, les compléments alimentaires et autres gourous vantant leurs méthodes sur les réseaux sociaux. Mais en France, ce secteur ultra réglementé a rendu la partie juridique de ce projet plus épineuse et plus coûteuse (1 million d'euros d'honoraire versés aux avocats) que dans d'autres pays où Zoï prévoit de s'installer, comme le Royaume-Uni ou les États-Unis. Soixante-quinze collaborateurs ont néanmoins jeté toutes leurs forces dans ce détecteur de signaux faibles qui bouscule le consensus et veut, à terme, glisser du préventif au prédictif. « Notre objectif est de donner à chacun le guide d'utilisation de son propre corps pour mieux comprendre sa santé et devenir acteur de sa prévention, en optimisant ses choix et son mode de vie », souligne Paul Dupuy, le cofondateur.

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Comptez 3 600 euros par check-up, à renouveler tous les ans.

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