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Véhicules électriques: de nombreux avantages au Québec

Par Alain McKenna
mpohodzhay/Shutterstock.com

Le Québec est en ce moment le meilleur endroit au Canada où acheter un véhicule électrique, selon des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique. Ils en profitent pour faire tomber quelques préjugés tenaces sur l’empreinte carbone des véhicules électrifiés.

Trois chercheurs de l’Institut sur les ressources, l’environnement et le développement durable de la University of British Columbia (UBC) ont publié en janvier dernier un rapport qui compare d’une province à l’autre le coût total d’utilisation d’un véhicule électrique. Leur calcul comprend le prix payé pour acheter le véhicule, le coût de l’électricité et les frais d’entretien. Le rapport tient compte de la distance moyenne parcourue par les automobilistes dans chaque province, de l’aide provinciale à l’achat (l’aide fédérale est la même partout) et de la disponibilité des bornes publiques de recharge.

Les chercheurs ont aussi tenu compte de la météo pour chacune des régions étudiées, puisqu’elle affecte l’autonomie moyenne des véhicules et, par conséquent, la fréquence des recharges.

Leur conclusion : actuellement, le Québec offre les conditions les plus favorables pour devenir propriétaire d’un véhicule électrique en raison de la généreuse aide à l’achat (jusqu’à 7000 $ du provincial et 5000 $ du fédéral) et du prix peu élevé de l’électricité.

Évidemment, ces conclusions vont peut-être évoluer maintenant que le gouvernement du Québec a annoncé son intention de diminuer ses mesures incitatives dès 2025 pour les éliminer en 2027. Il faudra voir comment cela affectera le prix des véhicules électriques vendus chez nous. Mais pour l’heure, l’analyse demeure inchangée.

Les experts de l’UBC ajoutent que pour les consommateurs qui ont un budget fixe et qui comparent le coût des véhicules à essence aux véhicules électriques, ce qui est probablement la façon de calculer de plusieurs ménages, « la volonté de considérer l’achat d’un véhicule plus petit et qui n’est pas un véhicule de luxe peut entraîner de grandes économies. »

Un coût pas toujours avantageux

À l’échelle du Canada, tout n’est cependant pas si rose (ni vert…). Dans les provinces où l’aide à l’achat est inexistante ou négligeable, et où le prix de l’essence est moins élevé, le coût total d’utilisation d’un véhicule électrique peut être plus élevé que celui d’un véhicule à essence. C’est vrai en Alberta, notamment.

Les locataires ou copropriétaires d’un immeuble multilogement doivent aussi payer plus cher pour charger leur véhicule s’ils n’ont que les bornes publiques comme seule option de recharge.

Faire le plein d’une batterie de véhicule électrique coûte généralement moins cher que faire le plein d’essence, mais charger sa voiture à une borne publique coûte plus cher que le faire à la maison, sur sa propre borne résidentielle.

La meilleure empreinte carbone

Si l’avantage financier d’acheter un véhicule électrique varie sensiblement d’une région à l’autre, le gain environnemental, lui, ne fait aucun doute. Les chercheurs de l’UBC ont fait le tour des études sur le sujet, et leur constat est que les véhicules électriques émettent moins de gaz carbonique que les véhicules à moteur à essence « même dans les régions qui dépendent le plus du charbon [pour produire leur électricité] ».

En fait, utiliser un véhicule électrique réduirait les émissions de gaz à effet de serre pour 97 % des résidents en Amérique du Nord, que ce soit au Canada ou aux États-Unis, notent les auteurs du rapport.

Évidemment, les véhicules électriques ont une empreinte carbone encore moins élevée là où l’électricité est produite de la façon la moins polluante. Et là encore, le Québec est avantagé. L’hydroélectricité abondante et les sources d’énergie renouvelables font de la province un des deux endroits au Canada ― à égalité avec le Manitoba ―, où le réseau électrique a l’impact environnemental le plus faible.

D’un point de vue environnemental, troquer un véhicule à essence contre un véhicule électrique est même plus avantageux au Québec qu’en Ontario, par exemple, car le réseau électrique ontarien a une empreinte carbone 25 fois plus importante que celle du réseau québécois. Un automobiliste québécois qui opte pour un véhicule électrique réduira donc un peu plus son empreinte carbone qu’un Ontarien, puisqu’il émettra ensuite moins de gaz à effet de serre en consommant l’électricité produite dans sa province.

Favoriser des VÉ de petite taille

Au vu des données, les auteurs du rapport concluent qu’il est avantageux partout au Canada d’électrifier le transport, mais les conditions pour y arriver varient d’une région à l’autre. Et même au sein de chaque région, elles varient d’un ménage ou d’un automobiliste à un autre, selon les situations respectives.

Dans ce contexte, il serait logique pour les gouvernements de revoir leurs incitatifs pour les moduler en fonction des différents contextes et des besoins changeant d’un cas à l’autre.

D’abord, selon les chercheurs, il serait cohérent que les gouvernements favorisent plutôt l’achat de véhicules dont les dimensions et le poids sont plus raisonnables. Après tout, certains véhicules électriques peuvent atteindre jusqu’à 4000 kilos, ce qui est énorme pour ce qu’on appelle, à la base, un « véhicule léger ».

Il se dégage déjà une certaine norme de consommation énergétique du côté des véhicules électriques, ce qui permet de distinguer les véhicules moins énergivores de ceux qui le sont plus. Moduler l’aide à l’achat selon la consommation d’énergie de ces véhicules tomberait sous le sens.

De plus, les auteurs de l’étude recommandent d’éviter d’encourager des acheteurs qui ont les moyens de s’offrir un véhicule de luxe. L’aide à l’achat des véhicules électriques au Canada est conçue de telle manière qu’en ce moment, elle peut s’appliquer à l’achat de véhicules de marques de luxe, comme Audi, Lexus et Mercedes-Benz.

Enfin, ils ne manquent pas de rappeler que le moyen le plus efficace et surtout le plus équitable pour l’ensemble de la population de décarboner le transport est « d’investir dans d’autres stratégies que l’électrification des véhicules de promenade », comme dans le transport collectif ou le transport actif.

On soupçonne d’ailleurs que, si on tenait compte de ce dernier point, le Québec ne serait probablement pas au sommet du palmarès…

À lire aussi : Comment acheter votre premier véhicule électrique et Comment magasiner un véhicule électrique d’occasion

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