Onoda, la jungle sans folie
CRITIQUE - Le film se veut hypnotique. De là à être soporifique, il n’y a qu’un pas.
Au moins, l’ambition est là. On ne pourra pas reprocher à Arthur Harari de planter sa caméra dans un deux-pièces et de s’attacher aux atermoiements de bourgeois votant Hidalgo. Se plonger dans l’histoire de ce soldat japonais dépêché en 1944 sur une île des Philippines et qui combattra jusqu’en 1974 parce qu’il n’a pas appris la fin des hostilités mérite qu’on salue l’effort.
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Pour ce kamikaze raté, un seul mot d’ordre désormais: survivre. Cela effacera sa honte de ne pas avoir réussi à mourir aux commandes d’un avion. Sa mission spéciale se transforme en destin. Ses compagnons disparaissent un par un. Le voilà seul. L’ennemi est lointain, invisible. Où sont passés les Américains? Il y a du Beckett dans cette interminable attente - de quoi? Les références sont nombreuses. L’auteur, qui semble ne pas se sous-évaluer, a sûrement pensé à La 317e section, à Apocalypse Now, même si les passages dans la jungle ont un irrésistible côté Manuel des Castors juniors.
Le film est lent, nocturne, pluvieux…
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