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Otan : pour ses adieux, Jens Stoltenberg met en garde Européens et Américains contre la tentation isolationniste

Jens Stoltenberg doit prononcer un discours d’adieu ce jeudi, quelques jours avant son départ. Ici à une conférence de presse à Oslo, le 6 septembre 2024.
Jens Stoltenberg doit prononcer un discours d’adieu ce jeudi, quelques jours avant son départ. Ici à une conférence de presse à Oslo, le 6 septembre 2024.  Thomas Fure / REUTERS

Après 10 ans passés à la tête de l’Alliance, le Norvégien s’apprête à quitter son poste de secrétaire général. Il sera remplacé le 1er octobre par Mark Rutte, ex-chef du gouvernement néerlandais.

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Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg avertit les Alliés, de part et d'autre de l'Atlantique, contre toute tentation «isolationniste», dans un discours d'adieu qu'il doit prononcer ce jeudi 19 septembre, à quelques jours de son départ de l'Alliance. Après dix ans passés à la tête de l'Otan, le responsable norvégien lance dans ce dernier discours plusieurs mises en garde et délivre quelques conseils, au risque d'irriter certains des 32 pays membres.

«Des voix se sont élevées des deux côtés de l'Atlantique pour appeler l'Amérique et l'Europe à prendre des chemins différents (...) L'isolationnisme ne garantira la sécurité de personne», doit déclarer Jens Stoltenberg dans ce discours, dont des extraits ont été rendus publics par l'Otan. Le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump a tancé à plusieurs reprises ses alliés européens, accusés d'être de «mauvais payeurs», allant même jusqu'à menacer de les lâcher face à une attaque russe s'ils ne contribuaient pas suffisamment au financement de l'Alliance.

«La pertinence de l'Alliance atlantique a été remise en question. Elle a été considérée comme divisée, obsolète, frappée de mort cérébrale. Mais la réalité est que l'Otan est forte, unie et plus importante que jamais», doit encore affirmer Jens Stoltenberg. Encore faudra-t-il assurer son avenir. «Nous devons être prêts à payer le prix de la paix», compte avertir le patron de l'Otan, en appelant les Alliés à dépenser plus. «Plus il y a d'argent, plus notre défense sera forte, plus efficace sera notre dissuasion et plus grande notre sécurité», assure-t-il, selon les extraits dévoilés.

Dépenses de défense insuffisantes

Seuls 23 des 32 pays membres ont atteint l'objectif fixé par l'Otan, il y a dix ans, de dépenser au moins 2% de leur Produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires. C'est une «bonne nouvelle», mais «la mauvaise, c'est que ce n'est plus suffisant pour garantir notre sécurité», compte-t-il encore ajouter. Plusieurs pays européens rechignent à dépenser plus, après des années de coupes budgétaires dans les dépenses d'armements, rendues possibles par l'engagement militaire américain dans l'Alliance.

Concernant la guerre en Ukraine, que Jens Stoltenberg a affrontée à la tête de l'Otan dès les premiers jours, après l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, il compte appeler les Alliés à parler avec Moscou, au risque d'en irriter certains, comme la Pologne ou les États baltes. «Nous devons parler à nos voisins, aussi difficile que ce soit», affirme-t-il, selon ces extraits. Mais «l'Ukraine doit s'engager avec la Russie en position de force», ajoute-t-il aussitôt. Et, «tout futur accord de paix doit être étayé par un soutien militaire fort et durable, pas juste des bouts de papier», entend également avertir Jens Stoltenberg.

La France, critiquée pour avoir appelé à ne «pas humilier» la Russie, quelques mois après le début de l'invasion russe en Ukraine, devrait apprécier. Elle pourrait en revanche se montrer plus critique sur l'appel que compte lancer l'actuel patron de l'Otan à ne pas céder à la tentation protectionniste. «Le protectionnisme contre des Alliés n'assure pas notre sécurité», doit-il mettre en garde. La France bataille pour que les aides de l'UE aux industries d'armement profitent en priorité aux entreprises européennes.

Jens Stoltenberg compte également rappeler à l'ordre certains pays européens, tentés par le maintien de relations commerciales fortes avec Moscou, comme la Hongrie, à ne pas se tromper de priorité. «La liberté est plus importante que le libre-échange. Nous ne devons pas échanger nos besoins de sécurité à long terme contre des intérêts à court terme», doit-il prévenir. Après dix années à la tête de l'organisation, l'ancien premier ministre norvégien quitte ses fonctions le 1er octobre pour être remplacé par un autre ex-chef de gouvernement, le Néerlandais Mark Rutte.

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27 commentaires
  • Asinus

    le

    Il a fait avancer l'otan contre la Russie et contre la Chine, au seul profit des usa. Il doit être jugé pour trahison des états européens et des peuples européens.

  • spoup

    le

    « Nous ne devons pas échanger nos besoins de sécurité à long terme contre des intérêts à court terme» c’est clair mais pour qui et pourquoi à condition de mettre les mains sur la table.

  • P. COLAVIT

    le

    « Pas de protectionisme » : ça vaut pour les Européens mais pas pour les USA.
    On a compris dans quel camp il joue.
    Vivement une Défense européenne forte, alliée aux USA peut-être mais pas vassale comme dans l’OTAN.

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