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«Cela force une intimité qui n’existe pas encore»: ces employés qui résistent au tutoiement en entreprise

La Suède et l’Allemagne abandonnent progressivement le vouvoiement, à la suite des pays anglo-saxons.
La Suède et l’Allemagne abandonnent progressivement le vouvoiement, à la suite des pays anglo-saxons. Studio Romantic / stock.adobe.com

«ON SE TUTOIE ?» (3/3) - En entreprise, les Français sont une majorité à tutoyer leur supérieur hiérarchique direct. Une décontraction formelle à double tranchant.

«On ne veut plus de distinctions entre les gens, mais le principe de la politesse n’est-elle pas de leur faire honneur ?», lance Violaine*, quadragénaire parisienne. «Pouvoir garder le vouvoiement aide plus la relation qu’elle ne la freine. Cela me heurte de voir des jeunes de vingt ans tutoyer un vieux monsieur qui a bien plus d’expérience de vie qu’eux», développe-t-elle. Violence symbolique pour certains, marque de chaleur et de proximité pour d’autres, l’injonction collective au tutoiement divise. Lorsque Emmanuel Macron avait allégrement tutoyé le pape François en novembre dernier, le Palais apostolique lui-même ne s’était-il pas divisé sur la question ?

«Je ne m’y habitue toujours pas. Ça va trop vite trop près, on n’a plus cette distance qui permet de se jauger, de s’apprécier», argue Violaine. «Si on se tutoie d’emblée, quel degré reste-t-il à franchir pour marquer une plus grande intimité ?» Du voisin dans le train au serveur de bar, des annonces publicitaires aux…

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