Sylvie Germain: «Rester humain, un exercice quotidien»
ENTRETIEN - Dans son nouveau livre Brèves de solitude, la romancière met en scène des personnages qui se toisent dans un square…
LE FIGARO. - Le premier acte de votre roman met en scène des personnages, d’âges et de milieux sociaux différents, qui s’observent, assis dans un square. Ce qu’ils pensent des autres et du monde n’est pas très amène. Vous-même, comme l’un d’eux, êtes-vous «en discorde avec votre temps»?
Sylvie GERMAIN. - Je suis assez «mécontemporaine», oui, pour reprendre un terme que Finkielkraut emprunte à Péguy, mais je m’efforce de faire la part des choses entre des nouveautés qui me déplaisent parce que je suis d’une certaine génération et ce qui est vraiment répugnant, par exemple la haine qui se déverse sur les réseaux sociaux comme dans des latrines. Rien de neuf. Nous, humains, n’avons guère évolué, surtout pas spirituellement, mais intellectuellement et éthiquement non plus. Nous n’avons évolué que techniquement. Cela dit, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, ces techniques nous permettent d’avoir accès à une bibliothèque universelle, par exemple, et c’est formidable ; mais la nature humaine…
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