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À Nice, une militante propalestinienne incarcérée après une série de propos antisémites

Fondatrice de l'association «Nice à Gaza», la prévenue a été de toutes les manifestations en soutien à la Palestine devant l'hôtel de ville où flotte, depuis le 7 octobre 2023, le drapeau d'Israël.
Fondatrice de l'association «Nice à Gaza», la prévenue a été de toutes les manifestations en soutien à la Palestine devant l'hôtel de ville où flotte, depuis le 7 octobre 2023, le drapeau d'Israël. KEMAL ASLAN / AFP

Amira Z., une infirmière et mère de famille sans casier judiciaire, est poursuivie pour «apologie du terrorisme», «provocation à la haine, à la violence et à la discrimination» et «apologie de crimes contre l'humanité». 

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Le Figaro Nice

«Le Hamas n’est pas une armée terroriste !» : voici le genre de message qu’Amira Z. publie depuis des mois sur X. De nationalité française, cette militante propalestinienne est devenue à Nice l’une des figures les plus radicales du mouvement. Fondatrice de l’association «Nice à Gaza», elle a été de toutes les manifestations en soutien à la Palestine devant l’hôtel de ville où flotte, depuis le 7 octobre 2023, le drapeau d’Israël. Dénonçant tantôt «l’islamophobie» de la France, tantôt la «lâcheté infinie» du maire de Nice Christian Estrosi qui brandirait «le drapeau de la honte», cette infirmière de profession a partagé ou écrit des propos d’une telle violence sur le réseau social qu’une enquête a fini par être ouverte, conduisant à son interpellation en début de semaine. 

Placée en garde à vue, Amira Z. a reconnu être l’auteure des tweets, jurant par ailleurs n’avoir voulu provoquer ni blesser personne. Difficile à croire à la lecture de messages tel que «la destruction d’Israël est imminente» ou encore lorsque la jeune femme partage une photo de Gaza «avant d’être détruite» et qu’elle s’interroge : «Et si c’était Nice ?» Que dire encore de cette citation reprise dans un tweet : «Hitler a fait une grosse erreur. Il aurait dû vous mettre tous dans les chambres à gaz». À l’issue de 48h d’auditions, l’intéressée a été déférée puis mise en examen pour «apologie du terrorisme», «provocation à la haine, à la violence et à la discrimination» et «apologie de crimes contre l'humanité». 

Risque de récidive

Jugée en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nice jeudi après-midi, la prévenue a demandé un délai pour préparer sa défense. L’audience a donc été renvoyée au 21 octobre prochain. Suivant les réquisitions du parquet, Amira Z. a été placée en détention provisoire. Une décision difficilement supportable pour cette dernière, maman d’une fillette handicapée de douze ans et dont le casier judiciaire ne comporte aucune mention. «Elle était bénévole au sein de la Protection civile pendant l'attentat du 14-Juillet (qui a fait 86 morts à Nice, en 2016, NDLR), aide-soignante de nuit pendant trois mois pendant le Covid, elle a participé à des associations humanitaires. Son téléphone et son ordinateur sont mis sous scellés. Elle est même prête à supprimer son compte Twitter», a vainement plaidé son avocate comme le rapporte le quotidien régional Nice Matin

À l’approche du 7 octobre, le tribunal a jugé le risque de récidive trop important. L’avocat général a d’ailleurs fait savoir pendant l’audience que des notes avaient été découvertes dans les affaires de la prévenue, laissant penser que de nouvelles publications étaient en préparation en vue de la date anniversaire. «Il est évident que l’on a affaire à quelqu’un de particulièrement déterminée», commente Me Louis Bensa, l’un des trois avocats de la partie civile, représentant la Licra. L’avocat déplore également l’attitude des proches d’Amira Z. à l’issue du rendu de la décision de placement en détention provisoire. «On a été pris à partie. Ils ont concentré leur colère sur nous, nous traitant notamment de 'génocidaires'», assure-t-il. 

La fondatrice de «Nice à Gaza» dispose d’un délai de dix jours pour faire appel. Son avocate dit «se réserver ce droit», jugeant l’incarcération de sa cliente «injustifiée» et «incompréhensible». Une expertise psychiatrique a par ailleurs été demandée d’office. «Il s’agit peut-être pour le tribunal de parer une éventuelle tentative de la défense de dire que leur cliente n’a pas toute sa tête et qu’elle n’est donc pénalement pas responsable. Si une première expertise nous dit que tout va très bien et que Madame Z. ne souffre d’aucun trouble, ce sera difficile ensuite de prouver le contraire», analyse un connaisseur de la chose judiciaire. 

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38 commentaires
  • Marie-Hélène Lapierre

    le

    Et pourquoi pas un billet d’avion ?

  • anonyme

    le

    C est dommageable pour elle, mais il est temps que tous ceux qui déversent de la haine sur les réseaux sociaux se rendent compte que ce n’est pas juste des paroles en l’air. Plutôt que la prison, lui faire visiter Auschwitz Dachau Buckenwald peut être ? Qu elle vilipende Netanyahou si elle veut et tant qu elle veut, mais pas les juifs.

  • ppg99

    le

    Infirmière?... Allô maman pas bobo...

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