De Mélenchon à Delogu, quand la gauche dénonce le mépris de classe tout en le pratiquant
ANALYSE - Plutôt que d’accuser leurs détracteurs de « mépris de classe », les Insoumis seraient bien inspirés de (re)lire l’auteur des Luttes de classes en France.
« Mépris de classe », c’est l’argument que l’on oppose désormais à toute critique visant des députés Insoumis. Le fait qu’ils représenteraient supposément le peuple devrait suffire à excuser leur style débraillé, leurs propos orduriers, ou tout simplement leur ignorance crasse. Tout récemment, on peut citer la polémique autour du cas Sébastien Delogu. Moqué pour son incapacité à lire un court texte de manière intelligible devant la commission des finances, le député Insoumis serait, selon nombre de ses collègues de gauche, victime d’« une campagne dégueulasse de mépris de classe ».
Sous prétexte qu’il vient d’un milieu modeste et qu’il a été chauffeur de taxi avant d’être député, il faudrait tout pardonner à l’élu des quartiers nord de Marseille : son inculture et ses insuffisances criantes dans l’exercice de ses fonctions, mais aussi son attitude menaçante à l’égard des parlementaires RN, ses provocations « antisionistes », ses injures contre la police
-HOLBACH
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Parfaitement d'accord avec A. Devecchio. L'argument du "mépris de classe" est une nouvelle pratique dans une société où les classes sont désormais floues tant il est difficile d'établir des catégories. Sur quels critères les ferions-nous ? "Mépris de classe" avec une gauche qui a démonté et noyé le mouvement ouvrier au profit d'ego démesurés où chacun prend la parole pour meubler l'espace. (Jusqu'à 19 articles consacrés à LFI en première page du Figaro en ligne au début du mois de septembre 2024, fallait juste compter jusqu'en bas de la page. 19 présences avec photos, rien d'indispensable à notre réflexion politique. je l'ai signalé en risquant la censure évidemment). Comment établir une hiérarchie alors devenue imperceptible si on nous balance "mépris de classe" ? Sortir une femme de ménage gréviste pour en faire une élue LFI, plaindre les livreurs à vélo et plaider le revenu universel ? ça sent le roussi chez LFI.
Paul7
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Je prends souvent le taxi, et beaucoup sont loins d’être des ignares. Mais bon, c’est sûr qu’ils ne sont pas vraiment dans la cible de LFI.
Herbert Von Detarte
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Les salariés et les ouvriers ont peut-être envie eux aussi d'avoir des gens sérieux, cultivés et responsables, quand ils mettent leurs bulletins de vote dans l'urne, et non des bonimenteurs de foire.