« Le reflet de notre gestion des déchets » : à Marseille, des goélands protégés mais envahissants

Face à la prolifération des goélands, une espèce protégée, la ville de Marseille (Bouches-du-Rhône) est autorisée à prendre des mesures pour en réguler la population.

Marseille est la ville méditerranéenne qui accueille la plus importante colonie de goélands leucophées, appelés «gabians» par les Marseillais. LP/Marc Leras
Marseille est la ville méditerranéenne qui accueille la plus importante colonie de goélands leucophées, appelés «gabians» par les Marseillais. LP/Marc Leras

    Protégés mais innombrables jusqu’à devenir une nuisance ! 12 000 couples de goélands leucorrhées, appelés « gabians » par les Marseillais, nichent sur le territoire de la cité phocéenne, au point que la préfecture des Bouches-du-Rhône vient de prolonger un arrêté permettant à la ville de prendre des mesures pour réguler la population de ces oiseaux protégés par la Convention de Washington de 1973 et un arrêté français de 2009.

    Marseille est aujourd’hui la ville méditerranéenne qui accueille la plus importante colonie de ces impressionnants oiseaux criards, d’1,50 mètres d’envergure, qui délaissent la pêche pour se nourrir dans les poubelles, un phénomène qui s’est accentué depuis la fermeture des décharges publiques au profit d’un incinérateur en 2010.



    La ville bénéficie donc d’une dérogation pour des captures, destructions des nids ou stérilisations des œufs afin d’éviter les nuisances sonores, les déjections et parfois les attaques de ces « larus michahellis » qui peuvent devenir très agressifs pour protéger nids et oisillons.

    « Des poubelles qui sont des festins à ciel ouvert »

    D’ici à deux ans, 900 goélands blessés ou malades pourront être euthanasiés par des vétérinaires et les opérations de stérilisation des œufs auront lieu entre mars et juin, la période de ponte. Une huile naturelle sera appliquée sur certains œufs pour en boucher les pores et empêcher le développement de l’embryon. Des filets, des câbles et des effaroucheurs pourront également être utilisés pour entraver la nidification.

    « Il n’y a pas de surpopulation de goélands à Marseille, mais leur présence est le reflet de notre gestion des déchets avec des poubelles qui sont des festins à ciel ouvert pour eux, analyse Anaël Marchas, conseiller juridique de la LPO Paca. Le fait que la ville de Marseille ait pris un arrêté interdisant le nourrissage est une bonne chose. »