Jeune retraité, Pierrot, le poissonnier de Luc-sur-Mer, a rouvert sa boutique : « Je m’ennuyais »
À Luc-sur-Mer (Calvados), le poissonnier du village, Jean-Pierre, dit Pierrot, avait pris sa retraite fin 2023. Il en est déjà ressorti pour rouvrir sa boutique. Le rab d’un amoureux de cuisine et de sa clientèle.
« J’ai un peu profité de ma retraite, mais, à un moment, je me suis ennuyé », sourit du coin de l’œil Jean-Pierre Cauvin, dit Pierrot. Le Lutin (habitant de Luc-sur-Mer, dans le Calvados) range ses poissons dans les frigos de sa boutique. Une habitude qu’il a reprise depuis avril, quand il est sorti de sa retraite à 63 ans pour rouvrir sa poissonnerie. « Je ne savais plus où aller quand il est parti. Je suis content qu’il soit revenu. C’est frais, c’est agréable de manger du poisson », confie Alain, un résident tout juste sorti de ses emplettes.
Pierrot n’est pas du genre à rester les bras croisés. Retraité, déjà, de la pêche côtière, il se consacre à sa poissonnerie à partir de 1998. « La seule entre Ouistreham et Courseulles », glissent des habituées croisées dans la cité balnéaire. En septembre 2023, la vendeuse de Pierrot veut se lancer dans une formation, et lui a l’âge de s’éclipser. La fin, croit-on, de l’histoire. « J’ai continué la cuisine pendant mon temps libre », indique celui qui vit dans l’arrière-cour de l’établissement. « Mon matériel ne servait pas, des clients réclamaient mon retour. » Après un hiver sur place, le déclic : réouverture les fins de semaine, puis tous les matins sauf le dimanche pour la haute saison, jusqu’à la Toussaint. « On a récupéré tous nos clients », souffle le Lutin, qui a aussi retrouvé sa vendeuse en cours de route.
« Si j’avais fait ça plus tôt, j’aurais ouvert un petit restaurant »
« Les habitués connaissent la qualité des produits ici », plaide Valérie, la fameuse employée. « Ce n’est pas toujours facile de cuisiner du poisson. Jean-Pierre fait des mini-burgers au saumon, des rillettes maison, du couscous de la mer, il fume ses poissons. » Une passion culinaire moteur de son retour et « autodidacte. Mon père cuisinait un peu. À force de donner un coup de main et de regarder des émissions, ça m’est venu comme ça. J’ai aussi été inspiré par des voyages en Thaïlande. Si j’avais fait ça plus tôt, j’aurais ouvert un petit restaurant », plaisante Pierrot.
C’est bien à sa poissonnerie que ses clients trouveront « les bulots emblématiques de la côte de Nacre », salivent des locaux. Leur poissonnier n’a pas encore fini de les régaler. Jusqu’à quand ? Le bilan de la saison en dira un peu plus sur la suite. Et jusqu’ici, ça se bouscule jusqu’à la dernière minute, juste avant la fermeture. Baisser le rideau, Pierrot a décidément bien du mal.
