Corse : « pollution au métal » d’un cours d’eau après une « défaillance » dans une déchetterie
Cette pollution n’impacte pas l’eau potable mais le milieu naturel est touché, a précisé la préfecture.
Une eau polluée et la qualité de l’air dégradée. Une inspection après un incendie dans l’entreprise Environnement services de collecte de déchets, en périphérie d’Ajaccio, a révélé de « nombreux manquements » et « une défaillance majeure » conduisant à « une pollution au métal » dans le cours d’eau voisin, a indiqué mercredi la préfecture de Corse.
Un incendie s’est déclenché mardi dans cette société appartenant à Patrick Rocca, l’un des premiers employeurs de Corse, et a provoqué un important dégagement de fumées, conduisant au dépassement mercredi du seuil d’alerte aux particules fines sur la région ajaccienne, selon Qualitair, l’organisme de contrôle de la qualité de l’air en Corse.
Cet incendie, « à présent complètement maîtrisé » selon la préfecture de Corse, a eu lieu dans « une installation classée pour la protection de l’environnement » et a donc fait l’objet d’une inspection dès mercredi qui a révélé « de nombreux manquements aux obligations qui incombent à l’exploitant du site, concernant notamment la nature et le volume des déchets stockés ».
Le procureur saisi
Ces manquements ont conduit la préfecture à saisir le procureur de la République, précise-t-elle. Contacté par l’AFP, le parquet d’Ajaccio n’était pas encore notifié de cette saisine.
Parmi les manquements les plus graves, la préfecture pointe « une défaillance majeure de l’exploitant concernant le dispositif de retenue des eaux d’extinction » qui a entraîné une « pollution au métal dans le cours d’eau proche, le Ponte Bonellu ».
Si « cette pollution n’impacte pas le réseau d’eau potable », le milieu naturel est néanmoins « directement touché par cette pollution » et le gestionnaire du réseau d’eau potable « maintient une vigilance renforcée sur la qualité de l’eau et effectuera des relevés réguliers », indiquent les services de l’État.
Les services de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont également procédé à des prélèvements pour « évaluer l’ampleur » de la contamination du milieu naturel. Une surveillance renforcée a été mise en place pour contrôler de la qualité des eaux de baignade à l’embouchure de la Gravone.
Concernant, la pollution de l’air, Qualitair a indiqué à 17 heures que « des conditions météorologiques favorables » dans la matinée ont permis « la diminution des particules fines dans l’air dans le centre-ville d’Ajaccio » même si « la qualité de l’air reste dégradée sur la région ajaccienne ».
