Histoires de théâtres : le Michel, une petite salle pour de grands artistes

SÉRIE (5/12). Pour fêter la réouverture des salles de spectacles, retour sur les hauts lieux du théâtre en Île-de-France. Pour ce cinquième rendez-vous, direction le VIIIe arrondissement, où le Michel a connu déconvenues et triomphes en accueillant Montherlant, Arletty, de Funès ou encore Bedos.

Le théâtre Michel a été inauguré le 1er décembre 1908, après avoir été acquis en 1906 par Michel Mortier. Sa petite salle de 350 places a vu jouer beaucoup de grands noms. LP/Delphine Goldsztejn
Le théâtre Michel a été inauguré le 1er décembre 1908, après avoir été acquis en 1906 par Michel Mortier. Sa petite salle de 350 places a vu jouer beaucoup de grands noms. LP/Delphine Goldsztejn

    Notre série « Histoires de théâtres »

    1. Le Palais Royal
    2. Édouard VII
    3. Déjazet
    4. Saint-Martin
    5. Théâtre Michel
    6. Mogador
    7. Théâtre du Rond-Point
    8. L’Odéon
    9. La Renaissance
    10. L’Athénée
    11. Marigny
    12. Les Bouffes Parisiens

    Pendant plus d’un siècle, les planches du théâtre Michel ont craqué sous le poids de comédiens, de musiciens et de danseurs, qui l’ont élevé au rang de haut lieu de la culture. Son histoire démarre pourtant en catastrophe. Le n° 38 de la rue des Mathurins, à Paris, abritait jusqu’en 1875 un hôtel particulier, qui a appartenu au marquis Ferron de la Ferronnays. Un certain Michel Mortier en fait l’acquisition en 1906.

    Cet auteur de boulevard charge l’architecte Bertin de transformer le bâtiment en un théâtre à l’italienne de 350 places, avec pour seul mot d’ordre : la sobriété. Sa façade Napoléon III, surplombée d’un toit ouvert en verrière, invite le public à s’engouffrer derrière ses portes battantes dès le 1er décembre 1908, jour de son inauguration. Malheureusement, quelques jours avant la présentation de la deuxième pièce en 1910, Paris est engloutie sous des mètres d’eau, après une terrible crue. L’orchestre, les loges et le bar du théâtre sont totalement submergés.