La chanteuse Régine, «l’emblème des nuits folles», est décédée à l’âge de 92 ans

Figure de la nuit parisienne, Régine avait également connu le succès en tant que chanteuse. On lui doit « Les p’tits papiers » ou encore « La Grande Zoa ».

Régine en 2013 au festival du cinéma américain de Deauville.Charly TRIBALLEAU / AFP
Régine en 2013 au festival du cinéma américain de Deauville.Charly TRIBALLEAU / AFP

    Elle était une femme d’affaires accomplie, mais aussi une artiste reconnue. Régine, Régina Zylberberg de son vrai nom, est décédée à l’âge de 92 ans, a annoncé sa petite-fille ce dimanche à l’AFP. Elle s‘était d’abord fait connaître en ouvrant des boîtes de nuit, avant de connaître le succès dans la chanson en interprétant notamment « Les p’tits papiers » ou encore « La Grande Zoa ».



    « Régine nous a quittés paisiblement ce 1er mai à 11 heures » à Paris, a précisé sa petite-fille, Daphné Rotcajg. « La reine de la nuit s’en va : fermeture pour cause de longue et grande carrière », indique un communiqué écrit, à la demande de la famille, par l’humoriste Pierre Palmade, ami proche de Régine depuis de nombreuses années.

    « Partie avec sa boule à facettes et sa gouaille chaude et rassurante », Régine « avait fait danser pendant plus de 30 ans dans ses boîtes de nuit les stars du monde entier », poursuit ce texte.

    « La grande Zoa », « Azzurro », « Les p’tits papiers »

    Le chanteur Renaud, qui lui a écrit plusieurs titres, considérait qu’elle était la dernière représentante historique de la chanson française, connue notamment pour « La grande Zoa », « Azzurro », « Les p’tits papiers » ou encore « Patchouli Chinchilla ».

    Elle a été propriétaire de jusqu’à 22 discothèques qui portaient son prénom dans le monde entier, à commencer par le mythique « Chez Régine », près des Champs-Elysées. Son prénom est devenu ainsi « l’emblème des nuits folles jusqu’au petit matin, elle-même dansant sur la piste jusqu’à la fermeture », indique le texte de Pierre Palmade.

    Régina Zylbergerg est née le 26 décembre 1929 à Anderlecht (Belgique), de parents juifs polonais. À Aix-en-Provence, en 1941, elle échappe à la déportation grâce à des Français non juifs.

    « La scène a été le plus important dans ma vie »

    « Les petits papiers de Gainsbourg ou La grande Zoa de Frédéric Botton, mais aussi Barbara, Sagan, Renaud, Marc Lavoine ou encore Serge Lama, tous ont été inspirés par l’authenticité de cette petite juive cachée pendant la guerre et évitant de peu les rafles de Klaus Barbie », poursuit le communiqué.

    Elle a aussi fait du cinéma, figurant au générique d’une dizaine de films, comme « Jeu de massacres » d’Alain Jessua, « Robert et Robert » de Claude Lelouch ou « Les ripoux » de Claude Zidi.

    Dans les années 1960, après être passée par l’Olympia, elle chante au Carnegie Hall de New York, devenant - avec notamment Edith Piaf - une des rares Françaises à avoir conquis l’Amérique. Elle s’est également produite à Bobino. « Ma plus grande joie serait qu’on écoute encore mes chansons dans cinquante ans », confiait-elle à l’AFP en 2020.

    « Je suis très fière que certaines soient devenues des classiques de la variété. (…) Mon premier métier, c’était les discothèques. Longtemps, la chanson n’a été qu’un passe-temps. Aujourd’hui, je me rends compte que la scène a été le plus important dans ma vie », déclarait encore la chanteuse et femme d’affaires.

    Quelques heures après l’annonce de la mort de la chanteuse, la maire de Paris Anne Hidalgo lui a rendu hommage : « Elle aimait Paris, elle aimait la nuit, elle aimait la vie. La reine de nos nuits blanches nous a quittés. Régine a aussi profondément marqué la chanson française. Elle a accueilli les plus grands et a fait vibrer sa ville comme personne. Elle nous manquera, elle me manquera », a-t-elle écrit sur Twitter.