«His Dark Materials», «The Looming Tower»… les séries et films à voir ce week-end

Tous les vendredis, Le Parisien vous propose une sélection sur les plates-formes Netflix, OCS, MyCanal et Amazon Prime Video.

 Dans « His Dark Materials », les daemons, incarnations animales de l’âme de chaque humain.
Dans « His Dark Materials », les daemons, incarnations animales de l’âme de chaque humain. Home Box Office

    Le vendredi, c'est séries. A la veille du week-end, Le Parisien vous propose une sélection de fictions, films, documentaires, à ne pas manquer sur les plates-formes de vidéos en ligne. Au programme cette semaine : une adaptation très réussie d'une saga fantasy pour ados, une formidable série américaine d'espionnage avec Tahar Rahim, et une romance avec Lady Gaga amoureuse de Bradley Cooper…

    NETFLIX

    La série désenchantée : « The End of the F***ing World »

    La première saison de « The End of the F***ing World » était extrêmement réussie, voici maintenant l'exercice périlleux de la saison 2. L'échappée criminelle des deux jeunes héros – James 17 ans, persuadé d'être un psychopathe, et Alyssa, ado révoltée prête à tout pour échapper à son quotidien – s'était terminée sur une fin ouverte. Alors que la police était sur leurs talons, James demandait à Alyssa de se rendre avant de s'enfuir en courant sur la plage, les forces de l'ordre lui tirant dessus. Un ultime coup de feu retentissait alors sur un écran noir. James a-t-il survécu?

    La saison 2 démarre deux ans après et ménage le suspense en commençant par introduire un nouveau personnage plutôt réussi : Bonnie. Cette jeune femme, liée au professeur que le duo a tué en saison 1, est en quête de vengeance. Dommage que ces huit nouveaux épisodes tournent un peu en rond, on préférait la trajectoire directe des débuts.

    LA NOTE DE LA RÉDACTION : 3/5

    «The End of the F***ing World», série britannique de Charlie Covell avec Jessica Barden, Naomi Ackie… Saison 2 (2019), 8 épisodes de 19 à 25 minutes chacun.

    Le nouveau film de Noël avant l'heure : «Flocons d'amour»

    Depuis début novembre, Netflix se met à l'heure des productions de Noël! Après la comédie romantique « Un Safari pour Noël », c'est « Flocons d'amour » qui vient d'être mis en ligne. Un film cette fois clairement destiné aux adolescents… Certes, le scénario ne donne pas dans l'originalité : des jeunes coincés dans une petite ville américaine à cause d'une tempête de neige vont tomber amoureux. Mais peu importe, ce n'est pas ce que l'on attend de ces films de Noël… Le casting de ce film gentillet va rendre fou les plus jeunes, avec au générique Kiernan Shipka, star des « Nouvelles aventures de Sabrina », Mitchell Hope, vu dans le film « Descendants », ou encore Jacob Batalon, aperçu dans « Spiderman : Far From Home ». A noter, dans cette gentille comédie, une histoire d'amour lesbienne qui permet d'aborder le sujet du « coming out ».

    LA NOTE DE LA RÉDACTION : 3/5

    «Flocons d'amour», film américain de Luke Snellin, avec Kiernan Shipka, Mitchell Hope, Jacob Batalon, 93 minutes.

    AMAZON PRIME VIDEO

    La série avec Tahar Rahim : «The Looming Tower»

    Alors que l'après 11-Septembre a beaucoup inspiré les séries télévisées (« 24 Heures chrono », « Homeland »), « The Looming Tower » revient sur les années précédant le drame. L'intrigue, basée sur des personnes et des faits réels, démarre en 1998 alors que la CIA et le FBI œuvrent en parallèle contre le terrorisme et l'influence grandissante d'Al-Qaïda. Problème : la coopération entre ces deux agences se passe mal, menant inexorablement à l'échec. D'autant que l'opinion publique s'intéresse davantage à l'affaire Monica Lewinsky qu'à la menace terroriste.

    Tahar Rahim joue ici dans sa première série américaine et brille par les nuances de sa performance. Il interprète Ali Soufan, agent du FBI d'origine libanaise, sous les ordres de John O'Neill, incarné par Jeff Daniels. Malgré quelques passages trop appuyés sur la vie privée d'O'Neill, l'intrigue est riche et rythmée, emmenant le téléspectateur de New York à l'Afghanistan, de l'Albanie au Kenya en passant par les bureaux de Scotland Yard à Londres.

    LA NOTE DE LA RÉDACTION : 4/5

    «The Looming Tower», série américaine de Dan Futterman et Lawrence Wright (2018), avec Jeff Daniels, Tahar Rahim… 10 épisodes de 50 minutes.

    Le film d'horreur trompeur : «Hell Fest»

    Non, il ne s'agit pas d'un documentaire sur le plus gros festival français de rock métal, mais d'une fiction autour d'un parc d'attractions géant sur le thème du film d'horreur, qui connaît un énorme succès grâce ses décors terrifiants, ses personnages qui font très peur, et au fait qu'il implique ses visiteurs dans ses mises en scène. Mais lorsqu'un véritable tueur en série s'immisce dans la foule, tout dérape, d'autant que la police locale est persuadée qu'il ne s'agit que d'un jeu…

    Si l'idée de départ est originale, l'ensemble souffre tout de même d'un côté ultra-violent très série Z, d'un côté déjà vu dans les séquences mettant en scène le méchant, et d'une interprétation maladroite de ses jeunes comédiens.

    LA NOTE DE LA RÉDACTION : 2/5

    «Hell Fest», de Gregory Plotkin (2018), avec Amy Forsyth, Reign Edwards, Bex Taylor-Klaus… 1h29.

    MYCANAL

    La fin de série : «The Affair»

    « The Affair » est bouclée. La série vient de s'achever et les cinq saisons sont disponibles en intégralité sur MyCanal. La dernière, plutôt ratée, a tout de même livré de beaux moments grâce au personnage d'Helen, joué par Maura Tierney (« Urgences »). L'incroyable casting d'origine de la série a toujours été l'une de ses forces : Maura Tierney donc, accompagnée de Dominic West, Ruth Wilson et Joshua Jackson. Ces deux derniers ne sont plus de l'aventure dans les onze derniers épisodes et on les regrette. L'idée de mettre en scène leur fille trente ans plus tard, jouée par Anna Paquin, très maladroitement exploitée, est un naufrage. Si la toute fin n'est pas particulièrement réussie, ce sont les deux derniers épisodes qui sauvent cette saison 5. On retiendra cependant de « The Affair » son excellente première saison, bluffante par l'introduction de son récit multiple, ainsi que les 2 et 4, pleines d'émotion.

    LA NOTE DE LA RÉDACTION : 3/5

    «The Affair», série américaine de Sarah Treem et Hagai Levi avec Maura Tierney, Dominic West… Saison 5 (2019), 11 épisodes de 52 minutes à 1h26 chacun.

    Le film romantique : «A Star is born»

    Star de country adulée, Jackson Maine rencontre dans un bar Ally, une jeune chanteuse dont la voix l'éblouit. Il décide alors de l'aider à lancer sa carrière. Tandis que les deux artistes tombent amoureux l'un de l'autre et qu'Ally devient à son tour une vedette, Jackson, lui, ne parvient pas à se libérer de son addiction à l'alcool et à la drogue…

    On aurait pu craindre un ton un peu cucul la praline, mais « A Star is born » évite totalement cet écueil : l'histoire d'amour entre les deux héros est progressive, profonde, ultra-romantique. Pour sa première réalisation, Bradley Cooper − irrésistible en chanteur fatigué − impressionne : les scènes de concert donnent la chair de poule et les visages sont particulièrement bien filmés. La caméra sublime les traits atypiques d'une Lady Gaga incroyablement émouvante.

    LA NOTE DE LA RÉDACTION : 4/5

    «A Star is born», drame américain de Bradley Cooper (2018), avec Lady Gaga, Bradley Cooper, Sam Elliott… 2h15

    OCS

    La série fantastique : «His Dark Materials»

    La trilogie littéraire de Philip Pullman « A la croisée des mondes » revient sous la forme d'une série. Alors que le premier tome avait été adapté au cinéma en 2007, recevant un accueil mitigé, cette nouvelle version est très réussie. La jeune Dafne Keen (découverte dans « Logan ») incarne Lyra, une orpheline ayant grandi sous la protection des professeurs d'une université d'Oxford. Quand un de ses camarades disparaît, elle se lance dans une épopée fantastique vers le grand Nord pour le retrouver.

    Les effets spéciaux déployés dans « His Dark Materials » sont magnifiques, notamment pour donner vie aux daemons, incarnations animales de l'âme de chaque humain. On retrouve également au casting James McAvoy et Ruth Wilson. Un régal.

    LA NOTE DE LA RÉDACTION : 4/5

    «His Dark Materials», série britannique de Jack Thorne (2019) avec Dafne Keen, Ruth Wilson… Saison 1, épisodes 1/8. 54 minutes.

    Le film de survie : «Ayka»

    Une jeune femme kazakhe, qui vient d'accoucher dans un hôpital de la périphérie de Moscou, s'enfuit en laissant l'enfant sur place. La voilà qui cavale dans la ville enneigée, à la recherche de petits boulots. On comprend alors qu'Ayka n'a pas abandonné son nouveau-né par désamour : elle est criblée de dettes, n'a aucun endroit pour dormir, et n'a pas d'autres choix que de courir après l'argent pour survivre…

    « Ayka » est une sorte de « Rosetta » kazakh, avec sa caméra qui suit la course folle de cette jeune malheureuse cumulant les ennuis. Il est porté par la comédienne Samal Yeslyamova, qui campe une Ayka sidérante d'énergie et qui a été récompensée du prix d'interprétation féminine pour ce rôle à Cannes en 2018.

    LA NOTE DE LA RÉDACTION : 3/5

    «Ayka», de Sergey Dvortsevoy (2018), avec Samal Yeslyamova, Zhipargul Abdilaeva… 1h54.