Les 10 étapes du retour de «Pékin Express»

Après quatre ans d’absence, le jeu d’aventure revient ce jeudi sur M6 (21heures) avec une onzième édition prometteuse. Zoom sur les moments clés de cette renaissance.

 Les candidats de la onzième saison de «Pékin Express».
Les candidats de la onzième saison de «Pékin Express». M6/Patrick Robert

    Pas de plateau de lancement avec des candidats bien alignés. Pour débuter «Pékin Expres», son animateur Stéphane Rotenberg est apparu sur un écran géant à l'aéroport de Kuching, à l'ouest de Bornéo. C'est l'une des nouveautés de cette onzième saison qui commence jeudi soir et ne devrait pas décevoir les fans du jeu d'aventure en auto-stop. Pour ce retour à l'antenne, rien n'a été laissé au hasard. Récit de quatre ans de préparation.

    1. Juin 2014, un arrêt pour mieux revenir

    Avec 2,3 millions de téléspectateurs et 10,1 % de part d'audience la dernière saison, l'émission a perdu u n tiers de son public en deux ans. « La chaîne ne nous a rien dit. Mais avant même la finale, on a compris que ça allait s'arrêter, se souvient Thierry Guillaume, qui produit l'émission depuis la première saison. Il y a eu un effet de lassitude. » Cette année-là, aucun appel à candidature n'est lancé pour la suite. Pourtant, la production y croit encore. « Il fallait faire reposer la marque, ajoute le producteur historique. C'est ce qu'ont fait les Allemands et les Espagnols avant de repartir en tournage ».

    2. Entre 2014 et 2016, d'autres chaînes approchées

    M 6 maintient les discussions avec Ludo Pope, le créateur belge du concept. Mais la Six ne verrouille pas les droits sur le jeu. Trop cher ! Pour ça, elle aurait dû payer une option, qui peut monter jusqu'à des centaines de milliers d'euros. Sans engagement contractuel avec M 6, la production approche donc d'autres chaînes.

    3. Juin 2016 : une version animateurs abandonnées

    « Pour les 30 ans de M 6, nous avons voulu relancer une saison avec des personnalités maison, confie William Lebugle, l'un des directeurs adjoint des programmes de la chaîne. Mais on a dû y renoncer pour des raisons de planning. » En septembre 2016, la 6 débranche définitivement le projet. Mais une étude confidentielle montre l'intérêt du public pour «Pékin Express» qui arrive tout en haut d'une liste d'émissions que les téléspectateurs veulent revoir.

    L’animateur historique du jeu, Stéphane Rotenberg.M6/Kenji RYOKUJI
    L’animateur historique du jeu, Stéphane Rotenberg.M6/Kenji RYOKUJI M6/Patrick Robert

    4. Juin 2017 : feu vert

    « M 6 m'a toujours dit : On ne lâche pas l'affaire, on y pense », glisse l'animateur Stéphane Rotenberg. Au terme d'une réunion au dernier étage du siège de la chaîne, « Pékin Express » est finalement ressuscitée. « On avait un accord de principe, mais il fallait encore trouver la bonne idée », précise Thierry Guillaume. Caster des VIP comme en Italie, ou laisser plus de place au jeu et moins à la découverte comme en Espagne? Les semaines suivantes, la production dévore les versions étrangères.

    5. Août 2017 : de Bornéo au Japon

    « Quand on pense à « Pékin Express », on pense à l'Asie. C'était une évidence d'y revenir », assure Thierry Guillaume. Ensuite, c'est le choix de la date de tournage, début mars, qui a déterminé la route. A cette période, c'est la fin de la mousson sur l'île de Bornéo, connue pour sa jungle et ses pistes en terre. Parfait pour un départ dépaysant. Et pour le final, le producteur rêvait du Japon. Ça tombe bien, l'Italie y a ouvert une route. Mais le pilier de l'émission a un doute : « Là-bas, les gens appellent la police s'ils voient quelqu'un au bord de la route. Tout est hypercadré. » Va pour le Japon, en passant par les Philippines, déjà visitées, mais avec un parcours inédit.

    En mars dernier, sur le tournage de cette onzième saison. LP/ Michael Zoltobroda
    En mars dernier, sur le tournage de cette onzième saison. LP/ Michael Zoltobroda M6/Patrick Robert

    6. Début septembre 2017 : les téléspectateurs au coeur du projet

    Pour connaître les attentes du public, la chaîne commande une étude qualitative. Il en ressort un besoin d'être surpris sans toucher aux fondamentaux : la course, l'évasion et l'humain. C'est ce qu'a fait la production de «Koh-Lanta» en ajoutant le collier d'immunité, par exemple. Un seul mot d'ordre : apporter des rebondissements pour casser la course. « On avait l'idée de mettre en jeu un téléphone portable par étape, raconte le producteur. Ça aurait donné un côté 2.0, avec des candidats ayant accès à Googlemap. Mais finalement, ce qui fait le charme de Pékin, c'est le côté baroudeur des années 60. »

    7. Mi-septembre 2017 : l'appel à candidatures

    « En quelques jours, 20 000 dossiers ont été déposés. Ça nous a vraiment rassurés, rapporte Stéphane Rotenberg. La chaîne a même été obligée de clôturer les inscriptions plus tôt que prévu. » Après une première sélection par téléphone, quatre cents binômes sont retenus pour passer un entretien de 15 minutes face caméra. « Visuellement, on voit tout de suite quel candidat a une histoire à raconter », insiste Thierry Guillaume. Puis six semaines avant le départ, trente binômes ont passé les tests médicaux et vu une psychologue. Dix n'étaient pas aptes. Sur les vingt derniers, huit ont finalement été retenus, dont un fils et son père de 80 ans et un couple BCBG. Trois autres équipes servent de plan B, en cas de blessure ou de problèmes familiaux.

    8. Octobre : deux nouvelles règles

    Terminé les trajets monotones sur la route. Cette année, le panneau « Voiture interdite » vient tout chambouler. Quand les participants en croisent un, ils doivent utiliser un autre moyen de déplacement, comme la pirogue pour le premier épisode, ou encore le trolley ou le vélo. « C'est toujours une course avec un euro par jour, mais on apporte du spectacle, du divertissement, explique William Lebugle. Ce panneau redistribue complètement les cartes. » Pour faire durer le suspense, la production a également ajouté un « duel final », déjà utilisé en Colombie. Le principe : la dernière équipe arrivée en choisit une autre pour effectuer une ultime course qui scellera le sort d'un des binômes.

    Le binôme père et fils  : Maurice, 80 ans, et Thierry.M6/Patrick Robert
    Le binôme père et fils : Maurice, 80 ans, et Thierry.M6/Patrick Robert M6/Patrick Robert

    9. Mars 2017 : le casse-tête du tournage

    Il a d'abord fallu recomposer une équipe de production disséminée dans le PAF. « On a remplacé 60 % de l'effectif, indique Thierry Guillaume. Pour la mécanique du jeu, les nouveaux ont pu se référer à la bible de l'émission, mais pour l'organisation de la caravane, on a dû revoir jusqu'au moindre détail. » Impossible, pour autant, de tout prévoir. Une fois sur place, la production a dû faire à de nombreux aléas, à commencer par des problèmes administratifs et des pluies torrentielles rendant impraticables certaines routes.

    10. Juin 2018 : après le printemps, l'été

    Depuis 2006, M 6 lance « Pékin Express » en hiver ou au printemps. Mais pour ce retour, la chaîne tente d'en faire un des programmes phares de l'été, comme « Fort Boyard » ou « Intervilles » il y a quelques années. « C'est un programme familial, indique William Lebugle. Alors, c'est la meilleure exposition qu'on pouvait lui donner. » Avec moins de concurrence en juillet et août sur les autres chaînes, c'est aussi une façon de minimiser les risques. « La première émission est très attendue, à nous de ne pas décevoir. Mais on sera vraiment fixé sur notre sort à la troisième », anticipe Thierry Guillaume. Si l'audience est au rendez-vous, celui-ci a déjà une nouvelle route en tête.

    NOTE DE LA RÉDACTION : 4/5