Bilan du G7 : Trump et Macron trouvent un accord sur la taxe Gafa

A Biarritz, Français et Américains ont avancé sur la taxation internationale des entreprises numériques. Les menaces sur le vin français semblent s’éloigner.

 Le président américain Donald Trump et son homologue français Emmanuel Macron, en conférence de presse à l’issue du G7 à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), lundi 26 août.
Le président américain Donald Trump et son homologue français Emmanuel Macron, en conférence de presse à l’issue du G7 à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), lundi 26 août. REUTERS/Carlos Barrias

    La hache de guerre est enterrée. Et la menace de tensions commerciales entre la France et les Etats-Unis s'éloigne. « Il y a eu une avancée utile », s'est félicité lundi 26 août Emmanuel Macron lors du 20 Heures de France 2. Plus tôt dans la journée, en clôture du sommet du G7 à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), le président français assurait, lors d'une conférence de presse conjointe avec Donald Trump : « Nous avons un accord pour sortir des difficultés qu'il y a eu entre nous ».

    Au cœur des « difficultés » qui opposaient les deux pays : la taxe Gafa, votée en juillet dernier et qui prévoit de taxer dès 2019 les grandes entreprises du numérique - et notamment les géants américains comme Google, Amazon, Facebook et Apple - à hauteur de 3 % de leur chiffre d'affaires.

    « Il y a beaucoup de nervosité sur cette fameuse taxe numérique française », a reconnu le chef de l'Etat français, la qualifiant même, dimanche, de « très imparfaite ».

    «Bon de part et d'autre»

    Finalement, après de longues négociations organisées en parallèle du G7, dans la propriété familiale du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, non loin de Biarritz, les deux délégations sont parvenues à un accord « qui est bon de part et d'autre » selon le président français.

    Emmanuel Macron a promis de supprimer la taxe Gafa lorsqu'un accord sur une taxe numérique internationale aura été trouvé à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). « Nous avons acté de trouver un accord en 2020 pour réformer la fiscalité internationale dans le cadre de l'OCDE », a-t-il confirmé. A ce moment-là, « tout ce qui aura été payé sera déduit de cette taxe internationale », a précisé le chef de l'Etat.

    « Ce qui a été négocié avec les Etats-Unis, c'est que tout ce qui aura été versé par les entreprises en excédent par rapport à la solution internationale viendra en déduction pour les entreprises », a précisé Bruno Le Maire.

    «La Première dame aime le vin français»

    Voilà déjà dix ans que les économistes internationaux de l'OCDE réfléchissent à une fiscalité internationale du numérique. La philosophie de cette taxe ? Imposer les produits là où ils sont consommés, et non là où le siège social de l'entreprise est installé. Fin mai, 129 pays de l'OCDE, dont les Etats-Unis, se sont mis d'accord sur une feuille de route qui pourrait déboucher, d'ici 2020, sur un accord.

    Interrogé à la fin du G7 sur le fait de savoir si les Etats-Unis renonçaient finalement à taxer les importations de vin français, Donald Trump est resté évasif, se contentant de déclarer : « Je peux confirmer que la Première dame [Melania Trump, NDLR] aime le vin français ». Les menaces de sanctions réitérées par le président américain à la veille du G7 ne sont plus à l'ordre du jour, a assuré de son côté Emmanuel Macron.