Chocs, réparations, manque de matériel… Pourquoi les lignes Intercités sont sous tension ces derniers jours

La compagnie ferroviaire a supprimé en moyenne deux allers-retours par jour sur plusieurs lignes, par manque de rames. Plusieurs sont en maintenance, après avoir heurté des arbres ou du gibier.

Les lignes Intercités ne devraient pas être touchées pendant les vacances de Noël. AFP/Eric Piermont
Les lignes Intercités ne devraient pas être touchées pendant les vacances de Noël. AFP/Eric Piermont

    Déjà désœuvrées, les lignes Intercités ne sont pas épargnées par les aléas. Depuis plusieurs semaines, les annulations pleuvent en cascade sur différents trajets. Elles s’ajoutent aux retards réguliers voire quotidiens vu l’état dégradé du réseau.

    « La situation devient franchement critique. Nous avons parfois cinq trains supprimés dans la journée ! Déjà qu’en temps normal, nous ne voyageons pas dans de bonnes conditions, là, c’est infernal… » souffle Stéphanie Picard, porte-parole du collectif les Usagers du train Clermont-Paris.

    « Le nombre de chocs est en hausse ces derniers mois »

    La situation est semblable pour les usagers des lignes Paris - Limoges - Toulouse, Bordeaux - Marseille ou encore le train de nuit Paris - Rodez - Albi. Une même raison est invoquée, un « manque de matériel. » De nombreuses rames sont en maintenance dans les ateliers de la SNCF. « Le nombre de chocs est en hausse ces derniers mois, ce qui engendre actuellement une forte tension sur le parc de locomotives, du fait de nombreuses réparations à mener », justifie-t-on à la direction Intercités.

    En l’occurrence, les trains ont parfois percuté du gibier, en particulier des sangliers. Surtout, ils ont heurté des arbres tombés sur les voies pendant les tempêtes Ciaran et Domingos. Ces mêmes fortes intempéries gênent aussi, assez fortement, la circulation des TER dans la région Hauts-de-France où de nombreuses rames sont également en maintenance.

    La situation devrait redevenir normale à partir ce mardi

    « Dans ce contexte, nous avons pris la décision d’alléger pour quelques jours l’offre sur ces lignes avec en moyenne jusqu’à 2 allers-retours supprimés par ligne chaque jour, avance-t-on à la direction Intercités. Plutôt que de supprimer des trains du jour au lendemain, nous préférons assumer une réduction d’offre limitée, maîtrisée et évidemment temporaire et recontacter dès que possible les clients ayant réservé sur les trains supprimés, afin qu’ils puissent, sans frais, choisir un autre train disponible. »



    Dans certains cas, comme sur Paris - Rodez- Albi (un train de nuit), des bus de substitution sont mis en place, avec un temps de trajet de plus de dix heures. Une rumeur laissait d’ailleurs entendre, sur cette ligne, que des rames avaient été enlevées au profit de Paris - Aurillac, relancé lundi dernier. « C’est faux, confie un syndicaliste. Les trains ont même roulé en même temps sur les deux lignes. »

    Le plan de transport allégé des Intercités permet aux agents, dans les ateliers, de se concentrer sur les réparations importantes, plutôt que de se presser pour que le train ressorte en temps et en heure. La situation devrait revenir à la normale ce mardi 19 décembre, « avec l’objectif de réussir les départs en vacances. »