La Suisse, eldorado des salariés français

Si le chômage recule en France, près de 180 000 Français préfèrent aller travailler en Suisse où les salaires sont deux à trois fois plus élevés. Reportage.

 «Entre la Suisse et la France, il n’y a pas photo, tant en opportunité qu’en salaire» : Pierre, un informaticien de Mulhouse (Haut-Rhin), travaille à Bâle depuis 4 ans.
«Entre la Suisse et la France, il n’y a pas photo, tant en opportunité qu’en salaire» : Pierre, un informaticien de Mulhouse (Haut-Rhin), travaille à Bâle depuis 4 ans. LP/Sébastien Bozon

    Si le taux de chômage ne cesse de reculer en France, où il a atteint fin 2019 8,1 %, son plus niveau depuis 2008, il est des régions où les salariés préfèrent aller travailler à l'étranger. Comme en témoigne la file de voitures qui, chaque matin, s'étire à Saint-Louis (Haut-Rhin) au poste frontière avec la Suisse où, plus que le plein-emploi (2,3 % de taux de chômage!), c'est le niveau des salaires qui attire, dans un pays où une caissière ou un plongeur peuvent gagner jusqu'à 3000 francs suisses (CHF) par mois, soit 2823 euros!

    « Entre la Suisse et la France, il n'y a pas photo, tant en opportunité qu'en salaire », lâche Pierre, un Mulhousien de 36 ans. Depuis quatre ans, cet informaticien travaille à Bâle, où il est deux fois mieux payé qu'en France. Même constat pour Armelle, 34 ans, qui habite Rixheim, près de Mulhouse, et travaille dans une sandwicherie à la gare de Bâle. « Je gagnerais 1300 euros en France. Là, pour un temps partiel, c'est payé 3500 CHF (3291 euros, NDLR). » Sur la quarantaine d'employés, ils sont une dizaine de Français à faire, comme elle, chaque jour la navette.