Que peut-on louer avec un budget de 600 euros par mois ?

Une étude de Locservice.fr a passé 80 000 annonces de locations au crible. La différence peut aller de 14 m2 à Paris à 66 m2 à Rennes.

 Rapporté au mètre carré, le loyer à Paris est de 35,13 euros/m2, soit trois fois plus cher qu’en province (12,17 euros/m2).
Rapporté au mètre carré, le loyer à Paris est de 35,13 euros/m2, soit trois fois plus cher qu’en province (12,17 euros/m2). LP/Olivier Boitet

    Pour se loger, les Français déboursent en moyenne 633 € par mois, charges comprises. Mais ce budget cache de fortes disparités dans la taille des logements, selon les villes. C'est ce que révèle une étude de Locservice.fr, une plate-forme en ligne de location entre particuliers, que nous publions en exclusivité. Celle-ci a étudié près de 80 000 logements en France ayant changé de locataires en 2018. Tour d'horizon pour savoir où poser vos cartons.

    Un studio de 14 m2 à Paris

    Sans surprise, il est assez difficile de trouver un appartement à Paris avec un budget de 600 €. En effet, le loyer moyen dans la capitale est de 1 079 € (884 € en Île-de-France), d'après les données de Locservice.fr. Rapporté au mètre carré, il est de 35,13 euros/m2, soit trois fois plus cher qu'en province (12,17 euros/m2), en moyenne. De plus, les loyers à Paris ont connu une augmentation de 3,13 % par rapport à 2017.

    Une hausse qui s'explique notamment par le « retrait de l'encadrement des loyers intervenu en novembre 2017 » et « amplifié par l'impact négatif des locations Airbnb qui vident le parc de locations classiques disponibles », explique Richard Horbette, le fondateur de Locservice.fr. Par ailleurs, du fait du projet du Grand Paris, les prix ont augmenté moins vite en grande couronne parisienne (18,01 euros/m2, + 0,56 %) qu'en petite couronne (23,78 euros, 1,19 %).

    Une chambre de plus à Bordeaux

    Bordeaux n'est pas épargné par cette augmentation. C'est même dans la capitale girondine que les prix ont le plus flambé en France (+ 6,77 %). Avec 600 € en poche, vous y dénicherez un T2 de 38 m2. « Cette situation s'explique par une pénurie de logements qui s'aggrave chaque année et par une forte activité touristique, liée notamment à l'arrivée de la ligne LGV vers Paris », constate Richard Horbette.

    Si on jette un œil à la tension locative, c'est-à-dire la difficulté à trouver un logement à louer dans une ville, Bordeaux se hisse à la première place (6,36 demandes pour 1 offre), devant Lyon (3,92) et même Paris (3,12).

    Lille et Toulouse : vous ne dormirez pas dans le salon

    De grandes villes comme Marseille (Bouches-du-Rhône), Lille (Nord) et Toulouse (Haute-Garonne) vous offriront plus de liberté en termes de choix. La tension locative y est basse (respectivement 0,54, 0,87 et 1,10). Avec 600 €, toutes charges comprises, vous pourrez vous permettre de louer un appartement de deux pièces pour une surface comprise entre 40 m2 et 43 m2.

    Attention, toutefois, les Bouches-du-Rhône, le Nord et la Haute-Garonne font partie des départements où les locations ont été les plus nombreuses. Ainsi, 6 % des logements loués en 2018 l'ont été dans les Bouches-du-Rhône.

    À Orléans, vous vivrez comme un duc

    Les villes de 150 000 habitants proposent un parc privé intéressant. Le loyer moyen en province est estimé à 575 €. Ainsi, avec 600 €, vous accéderez à un appartement de trois pièces d'une surface de 60 m2 à Dijon (Côte-d'Or), 64 m2 à Orléans (Loiret) et 66 m2 à Rennes (Ille-et-Vilaine).

    D'autres villes de taille comparable, comme Brest (Finistère), Metz (Moselle) ou Saint-Etienne (Loire), ont enregistré une hausse de 3 % à 5 % du prix des loyers. « Il s'agit là d'un phénomène de rattrapage, ces villes étant peu chères à la base », précise Richard Horbette. Seuls Tours (Indre-et-Loire) et Avignon (Vaucluse) connaissent des baisses, respectivement - 1,36 % et - 1,75 %.