Législatives : Emmanuel Macron refuse de débattre avec Marine Le Pen « dans ce contexte-là »

Le chef de l’État a balayé la condition posée par la patronne des députés RN, qui avait réclamé la démission du président comme condition à un débat avec lui, un choix qu’il refuse. « Je l’invite à relire la Constitution de notre République », a cinglé Emmanuel Macron ce mercredi.

Le débat du second tour de la présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le 20 avril 2022. LP/Olivier Corsan
Le débat du second tour de la présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le 20 avril 2022. LP/Olivier Corsan

    Moins de trois semaines après s’être dit auprès du Parisien « prêt à débattre maintenant » avec Marine Le Pen, Emmanuel Macron abandonne finalement l’idée. Le chef de l’État a assuré ce mercredi qu’il ne souhaite plus une confrontation avec la cheffe de file des députés RN, refusant de se plier aux conditions de cette dernière, qui avait réclamé qu’il « pose sur la table sa démission ».

    Lors d’une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, sa première prise de parole en public depuis le coup de tonnerre de la dissolution de l’Assemblée nationale à l’issue des européennes dimanche soir, le président a balayé les prérequis posés à tout échange par sa rivale d’extrême droite. « J’ai fait cette offre de clarification avant les européennes, elle ne s’est pas rendue au rendez-vous », a-t-il souligné.

    « J’ai compris que Madame Le Pen voulait rejouer la présidentielle, disant que pour qu’elle accepte de débattre, il fallait ensuite que je démissionne », a rappelé Emmanuel Macron. « Je l’invite à relire la Constitution de notre République. Donc non, dans ce contexte-là, non », a-t-il martelé, assurant que « les choses sont claires » à ce sujet. Il a plus largement nié toute volonté de quitter ses fonctions : « Il faut tordre le cou à ce canard qui n’a jamais existé. C’est absurde », a-t-il balayé, disant « croire dans la force de nos institutions ».

    Fin mai, le président avait estimé que « si on pense que c’est une élection où se joue une partie du destin de la France, ce que je crois, il faut débattre ». Il s’était dit à la « disposition » de Marine Le Pen, ajoutant que « la balle est dans son camp ». « Je ne viens pas quand on me siffle », avait répliqué peu après la présidente des députés RN.

    « Je ne ferai pas campagne aux législatives »

    « Je débattrai avec lui s’il pose sur la table sa démission ou la dissolution de l’Assemblée nationale en cas d’échec de la liste Renaissance aux européennes », avait-elle avancé. Emmanuel Macron n’est pas revenu ce mercredi sur cette deuxième condition, qu’il a finalement remplie. Il a toutefois assumé ce choix selon lui nécessaire, défendant un temps de « clarification » qui permettrait d’offrir « un sursaut » aux Français. « Je ne veux pas donner les clés du pouvoir à l’extrême droite en 2027 », a-t-il insisté.



    Le chef de l’État a par ailleurs affirmé ce mercredi qu’il resterait en retrait pendant la campagne des législatives, dont le premier tour est prévu le 30 juin et le second le 7 juillet. « Le président de la République doit donner un cap, une vision, mais pas faire campagne aux législatives. Donc je ne ferai pas campagne aux législatives, de la même manière que je ne l’ai pas fait en 2022 et en 2017 », a-t-il expliqué.

    À l’heure où les appels se multiplient dans son camp pour que Gabriel Attal, et non lui, prenne davantage les devants dans cette campagne, « c’est le Premier ministre qui va porter cette campagne, avec les responsables de la majorité qui est unie dans cette bataille, et en situation de conquête », a-t-il confirmé, disant vouloir se contenter pour sa part à « donner la méthode » de son gouvernement.