Marine Le Pen répond à la proposition de débat d’Emmanuel Macron : « Je ne viens pas quand on me siffle ! »

La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale réagit auprès du Parisien après que le président a indiqué publiquement dans notre journal qu’il souhaitait débattre avec elle avant les européennes.

«Je débattrai avec lui s’il pose sur la table sa démission ou la dissolution de l’Assemblée nationale en cas d’échec de la liste Renaissance aux européennes», martèle Marine Le Pen (ici vendredi à Hénin-Beaumont). AFP/François Lo Presti
«Je débattrai avec lui s’il pose sur la table sa démission ou la dissolution de l’Assemblée nationale en cas d’échec de la liste Renaissance aux européennes», martèle Marine Le Pen (ici vendredi à Hénin-Beaumont). AFP/François Lo Presti

    La demande est publiquement formulée. Dans l’avion qui le ramenait de Nouméa (Nouvelle-Calédonie), Emmanuel Macron s’est dit « prêt à débattre maintenant avec Mme Le Pen » avant les élections européennes. « Si on pense que c’est une élection où se joue une partie du destin de la France, ce que je crois, il faut débattre. Je suis à sa disposition. La balle est dans son camp », glisse le chef de l’État.

    Contactée par Le Parisien - Aujourd’hui en France, Marine Le Pen ne varie pas pour autant de la position qu’elle avait déjà exprimée auparavant lorsque l’idée d’un débat avec elle circulait dans les couloirs du pouvoir, sans être formulée explicitement par le président de la République.

    « J’ai été extrêmement claire. Je débattrai avec lui s’il pose sur la table sa démission ou la dissolution de l’Assemblée nationale en cas d’échec de la liste Renaissance aux européennes », fait savoir la présidente du groupe RN à l’Assemblée.

    S’il descend « dans l’arène électorale alors il doit s’engager à en tirer les conséquences »

    « Si le président de la République, qui est le chef de l’État et devrait donc être au-dessus des partis, descend dans l’arène électorale alors il doit s’engager à en tirer les conséquences », réitère-t-elle. Elle définit comme « défaite » électorale pour la liste de la majorité menée par Valérie Hayer le seul fait de ne pas arriver en tête du scrutin, le 9 juin prochain. Si Jordan Bardella recueillait le double de la liste de sa rivale Renaissance – une perspective possible au vu des sondages – ce serait un « désastre », ajoute-t-elle.

    Sur la forme, Marine Le Pen n’a pas non plus apprécié la méthode d’Emmanuel Macron. « Je n’ai pas reçu le début du commencement d’une proposition. C’est cavalier de sa part de ne pas avoir quelqu’un pour contacter mon cabinet. Je ne suis pas son employé. Je ne viens pas quand on me siffle ! », s’agace-t-elle.

    Hors de question, précise l’Élysée, de dissoudre l’Assemblée ou de démissionner après les européennes en cas d’échec. « Alors, nous débattrons à la rentrée, en septembre ou en janvier, des trois dernières années de mandat qui lui restent ! », lance Marine Le Pen qui avait déjà formulé cette idée. Laquelle est déjà rejetée par le chef de l’État : « Après l’élection, ce débat n’aura plus d’intérêt : je suis président de la République », a-t-il confié à notre journal.