Parlement européen : une rentrée à Strasbourg marquée par la montée de l’extrême droite

La nouvelle assemblée d’eurodéputés se réunit pour la première fois en plénière ce mardi. Depuis les élections européennes, l’extrême droite a progressé et la question du cordon sanitaire s’est invitée.

Le Parlement européen à Strasbourg. Matthieu de Martignac/LP
Le Parlement européen à Strasbourg. Matthieu de Martignac/LP

    Avant l’Assemblée nationale à Paris, le Parlement européen fait sa rentrée ce mardi. À Strasbourg, l’assemblée renouvelée au cours des élections européennes de juin dernier se réunit pour la première fois en plénière ce mardi. L’occasion de répartir les postes clés et de marquer le début d’une nouvelle législature, après la montée de l’extrême droite en son sein, notamment avec la percée du Rassemblement national.

    C’est que les rapports de force ont changé à Strasbourg. Même si la coalition centriste domine toujours l’hémicycle, les droites radicales et nationalistes ont fortement progressé aux dernières élections européennes. L’alliance entre la droite (PPE), les libéraux (Renew), les sociaux-démocrates (S&D) garde la majorité absolue. Mais les deux groupes d’extrême droite, ECR et Patriotes pour l’Europe, rassemblement plus de 150 députés.

    « Nous appelons à maintenir le cordon »

    La question de savoir quels postes clés accorder à l’extrême droite va alors être décisive, comme en France. En tout, à Strasbourg, 14 vice-présidents doivent être désignés ce mardi – ils orchestrent les votes et les prises de parole. Le siège de présidente reviendra quant à lui sans doute à la sortante conservatrice Roberta Metsola, déjà à la tête du Parlement européen depuis 2022.

    Côté vice-présidences donc, « plus que jamais nous appelons à maintenir le cordon » a affirmé la codirigeante des Verts, Terri Reintke. Et le porte-parole de la droite Pedro Lopez de Pablo l’a déjà rejoint : « Nous discutons pour opposer le cordon sanitaire aux eurodéputés des groupes d’extrême droite qui sont amis de Poutine. Nous ne voulons pas les voir représenter l’institution. »



    Et le cordon sanitaire devrait s’étendre : les eurodéputés « Patriotes » pourraient en effet également être exclus la semaine prochaine des présidences des commissions parlementaires. « Le concept bruxellois de démocratie et respect des traditions parlementaires parfaitement appliqué » a réagi ironiquement Kinga Gál, vice-présidente du groupe, proche du dirigeant hongrois Viktor Orbán, récemment visiteur de Poutine.

    Reste que ce cordon sanitaire ne concerne pas tous les partis d’extrême droite. C’est seulement le groupe Patriotes pour l’Europe, présidé par Jordan Bardella et formé autour du Rassemblement national ou du parti de Viktor Orban. De son côté, le parti ECR, autour de la dirigeante italienne Giorgia Meloni, n’est pas exclu des postes clés : il comptait par exemple déjà une vice-présidence durant la précédente législature.