Assistants parlementaires FN : Marine Le Pen sera candidate même si elle est mise en examen

Marine Le Pen estime ce jeudi que la promesse de François Fillon de renoncer s'il était mis en examen était «stupide». Dans son cas, elle l'assure, la présidente frontiste resterait candidate si elle était mise en examen dans l'enquête sur l'emploi de ses assistants parlementaires au Parlement européen.

Marine Le Pen a assuré qu'elle resterait candidate à la présidentielle même si elle était mise en examen dans l'enquête sur l'emploi de ses assistants parlementaires au Parlement européen.
Marine Le Pen a assuré qu'elle resterait candidate à la présidentielle même si elle était mise en examen dans l'enquête sur l'emploi de ses assistants parlementaires au Parlement européen. (LP / Olivier Corsan.)

    Non, elle ne fera pas la même promesse que François Fillon après le «Penelope Gate». Ce jeudi, Marine Le Pen a assuré qu'elle resterait candidate à la présidentielle même si elle était mise en examen dans l'enquête sur l'emploi de ses assistants parlementaires au Parlement européen. Mardi, la frontiste avait d'ores et déjà précisé qu'elle ne comptait pas rendre les 300 000€ que l'Office européen de lutte antifraude (Olaf) lui enjoignait de rembourse r à l'institution européenne.

    Selon Marine Le Pen, «la déclaration (de François Fillon) est totalement stupide. Elle a été prononcée dans le but de tirer dans les pattes de Nicolas Sarkozy. (...) Un juge pourrait décider qui est candidat et qui n'est pas candidat, c'est la fin de la démocratie», a-t-elle estimé auprès du Monde.

    Une information judiciaire a été ouverte mi-décembre pour abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé. Elle fait suite à une enquête conduite depuis mars 2015 par le parquet, qui avait été saisi par le Parlement européen.

    «Ça n'a rien à voir avec Fillon»

    Pour Marine Le Pen, son cas n'a «rien à voir avec François Fillon. Je n'ai pas touché cet argent, c'est Catherine Griset», son amie et assistante parlementaire mise en cause «qui l'a touché, en contrepartie du travail qu'elle a effectué, que personne ne remet en cause, même pas le Parlement européen».

    Alors que cette institution va déclencher des retenues substantielles sur son salaire à partir de février pour procéder au recouvrement de sommes liées à l'emploi de Catherine Griset jugées indues, Marine Le Pen «se demande» si elle ne va pas «saisir le Défenseur des droits.» Pour elle, il y a une «tentative d'empêcher un député d'exercer son mandat (...), c'est quelque chose d'extrêmement grave».

    Philippot accuse Martin Schulz

    Le Parlement européen, qui s'appuie sur une enquête de l'Olaf, l'organisme antifraude de l'UE, considère que le salaire de Catherine Griset n'était pas justifié: elle a été embauchée comme assistante parlementaire accréditée, ce qui implique de travailler et résider dans l'un des trois lieux de travail du Parlement européen, Bruxelles, Strasbourg ou Luxembourg. «Je conteste formellement le fait que Catherine Griset n'ait pas été fixée à Bruxelles», assure Marine Le Pen. «Catherine, elle vient à Bruxelles quand j'y vais. Et quand je n'y vais pas, elle badge», répond encore l'eurodéputée.

    Sur Radio Classique, Florian Philippot dénonce l'absence de «décision judiciaire». Selon lui, «c'est la volonté de nos adversaires politiques (...) de Martin Schulz», président du parlement européen.

    Outre Mme Griset, les sommes perçues pour rémunérer également comme assistant Thierry Légier, son garde du corps, devraient aussi faire l'objet d'une procédure de recouvrement ultérieure, pour plus de 41 500 euros.