Quel Premier ministre pour Macron ? Les spéculations vont bon train

Alors que Marine Le Pen a demandé à son adversaire de dévoiler le nom de son futur Premier ministre s'il était élu, Emmanuel Macron continue d'entretenir le mystère à ce sujet.

Emmanuel Macron a affirmé que son candidat idéal pour Matignon devra être doté «d'une forte expérience de la vie politique (et) de l'art parlementaire». 
Emmanuel Macron a affirmé que son candidat idéal pour Matignon devra être doté «d'une forte expérience de la vie politique (et) de l'art parlementaire».  Le Parisien

    C'est un des mystères qui continuent d'entourer Emmanuel Macron à quelques jours du second tour. Qui serait son ou sa Première ministre s'il était élu président de la République? Marine Le Pen, qui a promis le poste à Nicolas Dupont-Aignan, a provoqué son adversaire sur le sujet, lundi, lors de son grand meeting du 1er Mai, à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Après lui avoir demandé de dévoiler le nom de son futur chef de gouvernement, cette dernière avait affirmé qu'il choisirait l'ancienne patronne du Medef, Laurence Parisot. Et d'ironiser : «Vous imaginez l'impact électoral?».

    Ce mardi matin, le candidat a assuré sur BFMTV qu'il avait «presque choisi» son Premier ministre, sans en dire plus. Si l'on sait qu'il préférerait une femme et que son candidat idéal pour Matignon devra être doté «d'une forte expérience de la vie politique (et) de l'art parlementaire», difficile d'en savoir plus. Toutefois, entre candidats potentiels et candidats auto-déclarés, quelques noms, féminins et masculins, circulent.

    Laurence Parisot. Le nom de l'ancienne présidente du Medef et actuelle vice-présidente de l'Ifop s'est retrouvé au coeur des discussions, la semaine dernière, après que le magazine « Marianne » a affirmé que cette dernière se tenait «prête» pour Matignon. Mais le secrétaire général du mouvement, Richard Ferrand, a sifflé la fin de la récréation et Laurence Parisot a démenti.

    Anne-Marie Idrac. Ancienne secrétaire d'Etat sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, proche de François Bayrou, l'ex-patronne de la SNCF et de la RATP aurait l'expérience et le profil pour occuper le poste. «Emmanuel Macron est engagé sur un projet européen, libéral et social. Ce sont ces trois mots accolés qui font la cohérence de son projet qui correspond à mes engagements de toujours», a confié Anne-Marie Idrac début février, au « Figaro », après son ralliement au candidat d'En Marche!

    Christine Lagarde. Et si c'était elle? La directrice du Fonds monétaire international (FMI) a longtemps joui d'une forte crédibilité politique, bien que sa condamnation en décembre dernier dans le cadre de l'affaire Tapie ait écorné sa popularité, toujours forte à droite.

    Jean-Louis Borloo. Lors de l'annonce, dimanche, de son soutien à Emmanuel Macron, un homme «transgressif, déterminé et courageux», l'ancien ministre de l'Ecologie n'a pas caché son souhait de «donner un coup de main» en cas d'élection du candidat d'En Marche!. De retour sur le devant de la scène politique après trois ans d'absence, Borloo pourrait incarner ce Premier ministre d'expérience et fédérateur.

    Parmi les autres poids lourds politiques soutenant Emmanuel Macron et ayant le profil pour occuper Matignon, François Bayrou est évidemment cité. Soutien clé du candidat d'En Marche dès le premier tour de l'élection, ce dernier a laissé entendre début avril qu'il ne pourrait pas refuser un poste de Premier ministre si cela lui était proposé. «Je n'ai jamais dit non à des responsabilités», a-t-il déclaré lors du Grand-Jury de LCI.

    Du côté des socialistes, Jean-Yves Le Drian, actuel ministre de la Défense et jouissant d'une bonne popularité auprès des Français, a également les atouts et l'expérience d'un potentiel Premier ministre, tout comme le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, fidèle historique du jeune Macron. Mais ce dernier a assuré ce mardi matin sur France Info qu'il ne le sera pas.

    En cas de cohabitation : Baroin à droite, Mélenchon à gauche ?

    Mais si les élections législatives de juin n'offraient pas de majorité au président Macron et qu'une cohabitation se mettait en place? Chez Les Républicains, François Baroin, soutien de François Fillon au premier tour, s'est d'ores et déjà dit prêt à entrer à Matignon. «Si les Français veulent une alternance sans équivoque, s'ils veulent tourner la page de Hollande et de Macron réunis [...], alors ils choisiront un gouvernement de droite et du centre droit. Et dans ce cas-là, je suis disponible pour le gouverner», a-t-il déclaré sur CNEWS.

    Un scénario également imaginé pour lui-même par... Jean-Luc Mélenchon, l'homme de la France insoumise, arrivé quatrième du premier tour. Dimanche, invité du 20 heures de TF1, il s'est vu à la tête d'une «nouvelle cohabitation majoritaire». Premier ministre d'Emmanuel Macron ? «Il faudra bien qu'il s'y fasse», a-t-il rétorqué.