Tourisme : l’enneigement en déficit sur tous les massifs

La neige manque à peu près partout, sauf à haute altitude, dans les Alpes. Certains massifs n’en ont plus la moindre trace au sol, et dans les Pyrénées il faut grimper à plus de 1 700 m pour fouler un sol blanchi. Une situation qui pourrait changer à partir de ce week-end où des flocons sont attendus.

Les stations françaises les plus basses manquent cruellement de neige cet hiver. Une situation qui devrait néanmoins s'améliorer un peu à partir de dimanche. (Illustration) DR
Les stations françaises les plus basses manquent cruellement de neige cet hiver. Une situation qui devrait néanmoins s'améliorer un peu à partir de dimanche. (Illustration) DR

    Dans de nombreuses stations françaises, les pistes ne sont plus noires, rouges ou bleues mais toutes intégralement vertes. L’herbe verdoyante a remplacé le blanc de la neige qui manque dans tous les massifs français avec des situations toutefois contrastées. « On a eu beaucoup de neige début novembre puis la pluie est revenue et a lavé le manteau neigeux et là, on n’a pas eu de neige depuis mi-janvier, déplore Jean-Luc Boch, le président de l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) et édile de La Plagne (Savoie). Cela devient compliqué, notamment pour les stations les plus basses dont certaines doivent stopper leur exploitation. Surtout que les températures très élevées de cet hiver n’ont pas permis de produire de neige de culture. »

    Les massifs de moyenne montagne sont les plus impactés par l’absence de neige qui a totalement disparu dans le Jura ou les Vosges et presque partout dans le Massif central. Elle est aussi est très déficitaire en Corse, malgré les 40 à 50 cm tombés au-delà de 1 300 m d’altitude.

    Seuls les massifs de Haute-Savoie et du nord de la Savoie restent mieux lotis

    Les difficultés sont aussi très importantes du côté des Pyrénées qui font face à un déficit de neige quelles que soient les altitudes. Le récent redoux qui a donné des températures printanières il y a quelques jours a fait fondre le fin manteau blanc qui s’était déposé au sol. On ne trouve ainsi quasiment plus de neige naturelle sur les versants nord en dessous de 1 700 à 1 900 m.

    La situation est plus positive dans les Alpes marquées par un épisode neigeux significatif il y a une dizaine de jours. 40 à 60 cm de neige fraîche ont recouvert les Alpes du Sud et près de 20 cm dans les Alpes du nord avec une limite pluie/neige autour de 1 500/1 800 m. S’il a permis de retrouver une situation proche des normales au-dessus de 2000 mètres pour les secteurs les plus méridionaux, l’enneigement est abondant voire excédentaire au-delà de 2 400 m pour le reste du massif.

    Une situation qui contraste avec le déficit observé à plus basses altitudes. Il faut souvent atteindre 1 500 m en versant nord pour trouver de la neige et 1 800 à 2000 m en versants sud où l’enneigement a régressé plus fortement. Les massifs de Haute-Savoie et au nord de la Savoie restent mieux lotis avec du blanc observé entre 1 300 m en versant nord et 1 600 m en sud.

    Des flocons attendus à partir de dimanche

    Ces différences se retrouvent dans les cumuls de neige au sol. On comptabilise ainsi plus de 2 m à la station des Aiguilles Rouges en Haute-Savoie (2 365 m d’altitude) ou 3,38 m à la Nivôse des Écrins en Isère (2 978 m). En revanche, on marche les pieds au sec à Chamonix (1 050 m) et sur à peine plus de 40 cm de neige aux Gets (Haute-Savoie), quatrième valeur la plus basse depuis 1988. Les 22 cm mesurés sur le site du Col de Porte en Isère sont le cumul le plus bas depuis plus de trente ans.

    Cette situation devrait s’améliorer prochainement avec l’arrivée d’une perturbation et d’un temps plus froid. Les flocons sont attendus sur tous les massifs à partir de dimanche mais bénéficieront surtout aux altitudes élevées. « Cela fait du bien de voir arriver la neige naturelle qui est notre matière première », se réjouit Jean-Luc Boch, qui note toutefois que les stations d’altitude des Alpes du nord restent en excellente situation : « Toutes celles qui sont situées au-dessus de 1 500 m fonctionnent extrêmement bien ! »