Des roses blanches par centaines pour Shemseddine, tué devant son collège à Viry-Chatillon
Au lendemain de la mort de de l’adolescent, décédé ce vendredi à l’hôpital après avoir été passé à tabac à la sortie de son collège, des centaines d’anonymes sont venus lui rendre hommage, une rose blanche à la main.
Roses blanches à la main, blotties les unes contre les autres et les yeux chargés de larmes, Dina, Chacha et Mailla (les prénoms ont été changés) s’avancent vers la grille du collège des Sablons à Viry-Chatillon (Essonne). Jeudi après-midi, c’est en sortant de cet établissement que Shemseddine, 15 ans, a été passé à tabac. Transporté dans un état critique à l’hôpital Necker (Paris), l’adolescent a succombé à ses blessures ce vendredi. Au lendemain de l’annonce de son décès, des centaines d’anonymes lui ont rendu hommage.
« On l’appelait aussi Shemska, révèle Mailla (le prénom a été changé), 14 ans. Il avait toujours une casquette sur ses cheveux courts rabattus sur le côté. » Ce samedi, l’adolescente est venue avec deux copines pour rendre hommage à leur ami commun. « C’est Chacha qui le connaissait le mieux, poursuit-elle. Mais elle n’est pas en état de parler. »
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Tête baissée et prise de sanglots, l’intéressée acquiesce. « Il faut se souvenir de lui comme de quelqu’un de joyeux, ajoute Dina. Il rigolait tout le temps. » Ce trait de caractère enjoué, toutes les personnes qui ont côtoyé Shemseddine le soulignent. « Il était tout le temps souriant, complète Kasy, élève de 3e au collège des Sablons. Il faisait rire tout le monde. »
« Sur sa console tous les soirs »
« C’était vraiment la joie de vivre, complète Dina. Il vivait sa vie simplement et elle a basculé du jour au lendemain. » Devant l’établissement, un ballon jaune sur lequel un message lui est dédié trône au milieu des roses blanches. « Est-ce qu’il aimait le foot ? Oui, comme tous les garçons, continue Mailla. Mais son truc, c’était surtout les jeux vidéo. »
À l’évocation de ce souvenir heureux, leur amie Chacha retrouve soudain le sourire. « C’est vrai ça, lâche-t-elle en essuyant une larme sur sa joue. Il était sur sa console tous les soirs ! »
Si les proches de l’adolescent ont tenu à lui rendre hommage, l’onde de choc provoqué par son décès brutal a largement dépassé le cercle scolaire. « J’habite à côté, indique une voisine. On est tous sous le choc, je suis très touchée par ce qui s’est passé. Alors je suis venue déposer une fleur blanche que j’avais chez moi. Je me sens vraiment démunie face à toute cette violence. »
« Je sens la violence monter »
Stéphanie, elle, est venue avec son fils de sept ans. « Je sens la violence monter, confie-t-elle. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité qu’il vienne avec moi. Je veux qu’il soit au courant de ça avant d’avoir l’âge de rentrer tout seul. »
À la mi-journée, un couple avec un bébé dans un cosy s’approche du parterre de fleurs. « Nous ne connaissons ni la victime ni sa famille, annonce le papa. Mais ce qu’il s’est passé est vraiment terrible. C’est pour cela que nous sommes venus de Créteil (Val-de-Marne). Je vais vous dire, c’est la première fois que je rends hommage à quelqu’un. En tant que nouveau papa, ça ne peut que m’interpeller. »
Vendredi soir, une mineure de 15 ans, trois mineurs de 17 ans et un majeur de 20 ans ont été placés en garde à vue. De son côté, le parquet d’Évry a ouvert une enquête pour assassinat.
