Essonne : 12 ans de réclusion criminelle pour le retraité qui avait attaqué sa femme à la machette

L’accusé, âgé de 75 ans, a été condamné ce vendredi pour tentative de meurtre par conjoint. Il avait, en mars 2021 sur un parking de supermarché à Villabé, asséné un coup de machette sur la tête de sa femme et blessé sa fille qui s’était interposée.

Yasmina (à gauche) avec sa mère Zerfa, devant la salle des assises du tribunal d'Evry'Courcouronnes où le père de la famille a été condamné pour tentative de meurtre. LP/Thomas Diquattro
Yasmina (à gauche) avec sa mère Zerfa, devant la salle des assises du tribunal d'Evry'Courcouronnes où le père de la famille a été condamné pour tentative de meurtre. LP/Thomas Diquattro

    En toute fin d’audience et du bout des lèvres, cet homme taiseux de 75 ans a demandé « pardon ». Mais son attitude durant ces trois jours d’audience devant la cour d’assises de l’Essonne, à Évry-Courcouronnes, n’a pas été de nature à rassurer la cour sur un risque de récidive. Et ce en dépit de son âge avancé. M’Hamed K.-D a été condamné ce vendredi à douze ans de réclusion criminelle, avec une peine de sûreté de six ans, pour tentative de meurtre par conjoint, violences avec arme sur sa fille et menaces de mort.

    Le 3 mars 2021, l’accusé est séparé de sa femme de 74 ans depuis quatre mois. Cette dernière a décidé de quitter le domicile familial après avoir déposé plusieurs plaintes, depuis 2016, pour des menaces de mort et des violences. C’est vraisemblablement par hasard qu’il aperçoit sa femme sur le parking du Carrefour de Villabé. Il se saisit d’une machette dans son coffre et s’approche de sa femme. Zerfa est en train de charger les courses dans sa voiture avec sa fille Yasmina et ses deux enfants de 3 et 6 ans.

    « Est-il dangereux ? Oui »

    Alors qu’elle lui tourne le dos, M’Hamed K.-D lui assène un violent coup de machette sur le crâne. Yasmina s’interpose et a trois doigts sectionnés. Sa mère est transportée dans un état grave à l’hôpital. L’accusé prend la fuite et sera interpellé le soir même. À l’audience il a assuré qu’il s’agissait d’un « accident » et qu’il n’était pas dans son « état normal ». Il a également pointé du doigt sa fille l’accusant d’être responsable de ce qui s’était passé et de s’être jetée sur la machette pour s’automutiler.



    « Il est toujours menaçant et n’a pas beaucoup évolué depuis deux ans », s’inquiète l’avocat des parties civiles. « Il y a une absence totale d’introspection, de remise en cause. Il rejette la faute sur ses victimes pour lesquelles il montre un désintérêt total. Est-il dangereux ? Oui, et les experts psychologues et psychiatres sont pessimistes », complète l’avocate générale, qui a requis une peine de 14 ans de réclusion criminelle.