Essonne : 30 mois de prison ferme pour la gérante d’un salon de massage avec prestations sexuelles

En juin, la police avait mené une opération dans trois salons de massage à Juvisy-sur-Orge et Savigny-sur-Orge (Essonne) qui proposaient des prestations sexuelles. Le conjoint de la gérante a également été condamné à un an de prison avec sursis.

Le salon de massage Yu Jia, sur le boulevard Aristide-Briand à Savigny-sur-Orge, a été fermé le 5 juin dernier car des activités de prostitution s'y déroulaient. LP/S.M.
Le salon de massage Yu Jia, sur le boulevard Aristide-Briand à Savigny-sur-Orge, a été fermé le 5 juin dernier car des activités de prostitution s'y déroulaient. LP/S.M.

    Le 5 juin dernier, après des mois d’enquête, des policiers faisaient une descente dans trois salons de massage, un à Juvisy-sur-Orge, rue de Blazy, et deux à Savigny-sur-Orge sur le boulevard Aristide-Briand et rue des Écoles. Ces établissements étaient tous suspectés de s’adonner à la prostitution. Ce jeudi soir, la gérante d’un des salons de la rue des Écoles, qui avait également officié à Juvisy, a été condamnée à 30 mois de prison ferme, avec maintien en détention, pour tenue ou financement d’un établissement de prostitution en récidive.

    Son conjoint a également été condamné : il écope de 12 mois de prison avec sursis pour les mêmes faits, et usage illicite de stupéfiants. Un troisième homme, le propriétaire du local du boulevard Aristide-Briand a lui été relaxé, le tribunal n’ayant pas assez d’éléments pour conclure qu’il était bien au courant des activités illégales qui se déroulaient dans ce salon.



    L’enquête avait démarré en mai 2023 à la suite d’un renseignement anonyme et d’un courrier de l’association Zeromacho concernant le salon de Juvisy. Cette association lutte contre la prostitution et n’hésite pas à envoyer de faux clients dans les salons de massage afin de voir si des prestations sexuelles y sont proposées. Un premier contrôle administratif avait alors été effectué, sans rien donner. Puis, les policiers avaient mis en place des surveillances et avaient intercepté des clients, venant parfois de loin. Certains d’entre eux avaient reconnu que pour un supplément de 50 euros, ils profitaient de massages « body body » et d’une masturbation.

    Une autre gérante toujours dans le collimateur de la justice

    En enquêtant, les policiers découvrent que les gérants du salon de Juvisy ont également deux autres salons à Savigny-sur-Orge. Là aussi des clients sont interceptés et reconnaissent que s’y pratiquent, moyennant un supplément, des « finitions manuelles ». Sur les comptes des gérants, les enquêteurs notent qu’il y a peu de mouvements d’argent. Le 5 juin, ils passent à l’action et interpellent la gérante, son conjoint, mais aussi des masseuses qui seront relâchées. Une autre gérante, qui posséderait également des salons à Paris, n’a pu être arrêtée et l’enquête se poursuit.



    Dans les salons, des matelas sont retrouvés par terre et en lieu et place d’huiles de massage, du lubrifiant. Plusieurs masseuses ont reconnu se livrer à la prostitution. En garde à vue, la principale prévenue, âgée de 47 ans, a reconnu que des prestations sexuelles étaient pratiquées, elle-même pouvant s’y livrer. Elle a précisé percevoir un smic et faire un bénéfice mensuel de 4 000 euros. Seules les prestations payées par carte bancaire étaient déclarées, mais pas ce qui était payé en espèces. La quadragénaire avait déjà été condamnée pour des faits similaires et pour trafic de stupéfiants. « Je regrette beaucoup, jamais je ne le referai », a-t-elle assuré de son box.

    Chez son compagnon, âgé de 51 ans, 6 350 euros en liquide sont retrouvés. Cette somme ainsi que 690 euros en petite monnaie et des articles de luxe ont été saisis. Une petite quantité de cocaïne, 9 g, a également été retrouvée au domicile du couple. Le quinquagénaire a assuré que c’était pour sa consommation.

    Mais il a nié savoir ce qu’il se passait dans le salon tenu par sa femme. Néanmoins, lors de leurs surveillances, les policiers l’ont vu amener sa femme au salon et y déposer des masseuses. Et sur l’argent liquide retrouvé à son domicile, il a donné une autre version que sa compagne, disant que cet argent provenait de gains au jeu et de loyers. Sur son téléphone, des messages sur des demandes de massages avec prestation sexuelle ont été retrouvés.