Essonne : schizophrène et bipolaire, il avait menacé et frappé des soignants

Un homme de 30 ans a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour ces faits commis à l’hôpital psychiatrique de Bures-sur-Yvette, en septembre 2023.

(Illustration) Les soignants ont fini par déposer plainte après de multiples incidents avec le prévenu. LP/Thomas Diquattro
(Illustration) Les soignants ont fini par déposer plainte après de multiples incidents avec le prévenu. LP/Thomas Diquattro

    Pour ce médecin psychiatre et cette infirmière, c’est « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », fait valoir leur avocate. Un énième débordement de leur patient qui s’est cette fois soldé par une plainte pour violence et menaces de mort, commises le 1er septembre dernier à l’hôpital du Grand Mesnil de Bures-sur-Yvette (Essonne). Âgé de 30 ans, le prévenu souffre de schizophrénie et est bipolaire, ce qui lui vaut un lourd traitement médicamenteux.

    Il n’avait jusqu’alors pas été condamné par la justice. L’altération de son discernement ayant été reconnue, sa peine est réduite du tiers. Il a été condamné ce vendredi par le tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes à trois mois de prison avec sursis et une interdiction de contact avec les victimes durant trois ans.



    À l’audience, le handicap du trentenaire est visible. Le cou tendu en avant, son regard fixe le sol. Le 1er septembre 2023, il se rend à l’hôpital. Quelques jours auparavant, il a eu une altercation téléphonique avec une infirmière. Quand il arrive, il la croise et la menace : « Toi je vais te crever. Je vais t’attendre sur le parking pour te finir », lance-t-il en se dirigeant vers l’infirmière. Deux de ses collègues l’interceptent et le ceinturent pour le raccompagner dehors.

    Dangereux mais réadaptable

    Son psychiatre arrive, mais au vu de son état d’agressivité, refuse de le recevoir. Son patient lui met alors une gifle. C’en est trop pour les deux soignants qui ont déjà été menacés, se sont fait cracher dessus à de multiples reprises par cet homme. La police est appelée et le prévenu est placé en garde à vue. En cellule, « il crie, injurie tout le monde et se tape la tête contre les murs », signale la procureur.

    « Placé sous curatelle, il a épuisé toutes les associations du secteur par son comportement. Son absence de coopération fait que sa curatelle a été levée fin 2023 », précise la présidente du tribunal. Selon les experts, c’est « une personnalité borderline présentant une dangerosité criminologique aggravée par la prise de cannabis et de cocaïne, mais réadaptable avec la prise de psychotropes. » Il a depuis été placé en hospitalisation sous contrainte à Étampes.