Intercepté à Grigny alors qu’il se rendait chez son ex avec un fusil, il est condamné à trois ans de prison

Un homme de 28 ans, déjà connu de la justice, a été condamné jeudi soir par le tribunal d’Évry-Courcouronnes à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis pour détention, transport et port prohibé d’arme, mais aussi menaces de mort.

(Illustration) Le prévenu avait déjà été condamné à quatre reprises. LP/Thomas Diquattro
(Illustration) Le prévenu avait déjà été condamné à quatre reprises. LP/Thomas Diquattro

    « L’arme n’était pas chargée. La prochaine étape, c’est avec une cartouche ? C’est très inquiétant, vous êtes dangereux », estime le procureur en s’adressant au prévenu, ce jeudi au tribunal d’Évry-Courcouronnes (Essonne). Ce dernier, âgé de 28 ans, a été interpellé deux jours plus tôt à Grigny alors qu’il se rendait avec un fusil chez son ex, qu’il avait menacée par téléphone.

    Il a été condamné en comparution immédiate à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis pour détention, transport et port prohibé d’arme, et menaces de mort. Il a également l’interdiction de détenir une arme durant cinq ans, et d’entrer en contact avec la victime pendant deux ans.



    Dans la nuit de lundi à mardi, Adil O. appelle son ex-compagne. Après une relation d’un an et demi, cette dernière a décidé de rompre il y a un mois. Cette nuit-là, il l’appelle à plusieurs reprises et insiste pour la voir, ce qu’elle refuse. Le ton monte et Adil la menace de mort, lui dit qu’il va venir chez elle et lâche : « J’ai le zifu (NDLR : fusil), je vais te faire du sale. »

    La jeune femme, qui est avec une amie, prévient la police. Les parents du prévenu l’appellent également pour la prévenir que leur fils a pris la voiture de son père. Ils craignent qu’il aille la voir et lui conseillent de se protéger et de porter plainte. « J’ai eu peur, souffle-t-elle à la barre », même si elle pense que le prévenu ne venait pas pour la tuer. Dans sa plainte, elle évoque néanmoins un autre épisode de violence remontant au mois de novembre : « Il m’avait attrapée par les cheveux, traînée par terre et sorti ce fusil en me le pointant sur la tempe. » À l’époque, elle n’avait pas osé porter plainte.

    Les policiers le retrouvent accidenté sur un rond-point

    Lui est intercepté un peu par hasard. Les policiers qui patrouillent à Grigny tombent sur un véhicule accidenté sur un rond-point. À l’intérieur, le conducteur sent l’alcool, est fébrile et tient des propos incohérents. Ils font le lien avec l’appel de la plaignante. Et à proximité de la voiture, ils trouvent un fusil à canon scié de calibre 12, mais pas de munition.



    « En un an, je n’ai levé la main sur elle que deux fois, bafouille Adil O. depuis son box. Une fois, je lui ai jeté une canette et ça lui a fait un bleu. Mais le fusil, je ne l’ai jamais mis sur sa tête. Je n’ai jamais eu l’intention de la tuer. Le fusil, je voulais juste le déposer chez elle. » « En pleine nuit ? » s’étonne la présidente du tribunal.

    Le pedigree du prévenu n’est pas de nature à rassurer le tribunal. Il a déjà été condamné dans des affaires de stupéfiant et a été condamné à quatre ans de prison, dont 18 mois avec sursis pour un homicide involontaire avec délit de fuite en 2019, puis à trois ans et demi de prison pour proxénétisme aggravé. Il était sorti de prison fin 2022.