Le club de hand de Saint-Michel-sur-Orge renonce à la montée en 2e division pour raisons financières

Malgré leurs bons résultats sportifs, les handballeuses ont dû refuser leur accession à la 2e Division nationale pour des raisons financières.

 Les handballeuses de Saint-Michel ne pourront pas accéder à la Division 2 pour des raisons financières.
Les handballeuses de Saint-Michel ne pourront pas accéder à la Division 2 pour des raisons financières. DR

    Déception et amertume. Ce sont les deux sentiments qui viennent boucler une saison sportive pourtant brillante pour les handballeuses de Saint-Michel-sur-Orge. À l'issue d'un championnat écourté pour cause d'épidémie du Covid-19, l'équipe féminine du Saint-Michel sports handball (SMSH) avait obtenu, sur le terrain, son accession en Division 2, l'anti-chambre de l'élite féminine. Une récompense légitime pour ces jeunes femmes qui avaient survolé la compétition, en Nationale 1 (3e division nationale) avant son interruption mi-mars. Dès lors, la fédération française de handball (FFHB) avait gelé les classements et officialisé l'accession sportive des filles du SMSH en Division 2.

    Pourtant, il y a quelques jours, le club a annoncé renoncer à cette montée pour des raisons financières. « La FFHB exige un budget annuel minimum de 350 000 euros pour pouvoir évoluer en Division 2, rappelle Christian Soubra, le président du club omnisports de Saint-Michel. Cette saison, notre équipe fonctionnait avec une enveloppe de 160 000 euros. Il fallait donc plus que doubler ce budget. Malgré les efforts de nos bénévoles dans la recherche de nouveaux partenaires et le soutien des collectivités locales, nous n'y sommes pas parvenus. »

    « Cette montée, on la méritait »

    Du côté des joueuses, la déception est évidemment très grande. « C'est très frustrant. Cette montée, on la méritait, déplore l'ailière Clélia Loutoby. Financièrement, on savait que ça allait être difficile. Toutes les joueuses se sont mobilisées. Nous avons même tourné une vidéo pour attirer des sponsors »

    La municipalité de Saint-Michel-sur-Orge s'était, elle aussi, retroussé les manches pour appuyer son club. « Durant la période de confinement, de nombreuses réunions ont été organisées afin de trouver une solution », révèle de son côté la maire (LR) Sophie Rigault, également conseillère départementale en charge des sports. Pour l'élue, sans cette crise sanitaire, l'issue aurait pu être différente.

    L'équipe masculine a connu la même mésaventure

    « Du côté des financements publics, nous avons fait tout ce que nous pouvions, appuie la maire. Le département était prêt à doubler sa participation. La ville verse déjà entre 18 000 et 20 000 euros de subvention au club. Mais cela n'était pas suffisant. Il fallait trouver du sponsoring privé. Et en cette période, il était compliqué de demander à des entreprises de faire un effort financier quand certaines ne savent pas comment rémunérer leurs salariés. Ils ne pouvaient pas s'engager à verser 100 000 euros. »

    À Saint-Michel, la pilule passe d'autant plus mal que le club a déjà connu une telle mésaventure à deux reprises. « En 1991, notre équipe masculine avait décroché sa montée en Nationale 1A, l'élite de l'époque, rappelle Christian Soubra. Elle avait dû renoncer déjà pour des raisons financières. Nous avions perdu la quasi-totalité de nos joueurs qui avaient rejoint le club de Massy. Six ans plus tard, le scénario s'était répété pour nos filles. Là encore, une majorité de joueuses étaient parties. » Pourtant, malgré ce surplace en troisième division, les joueuses restent soudées, et se projettent déjà sur la prochaine saison. « Nous jouerons encore pour la première place », ambitionne Clélia Loutoby. Et en espérant, si elles y parviennent la fois prochaine, de monter à l'échelon supérieur.