Savigny-sur-Orge : un été sous les avions
Oubliez la grasse matinée, le farniente, confortablement installés dans un des parcs de la ville, ou une soirée en plein air autour d'un bon barbecue. Les habitants de Savigny-sur-Orge pourraient vivre une partie de cet été fenêtres fermées. Durant six semaines, du 18 juillet au 28 août, de nombreux avions vont survole la commune, à basse attitude. En cause, des travaux de rénovation de la piste 4 de l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne), entraînant l'utilisation de la piste 2, dite « de secours », située à seulement 1 ou 2 km de la ville. Et ce, pendant les périodes de pointe, autrement dit, le matin, le début d'après-midi et en soirée.
« Un été de gâché », décrié dans un tract distribué ces derniers jours par l'association Elan Savigny Environnement. Depuis trente ans, elle milite pour préserver une qualité de vie et de l'air. Aujourd'hui, elle met en garde contre « le survol intensif de la ville pendant ces travaux ». « Normalement ces rénovations ont lieu tous les dix ans. Là, c'est de plus en plus courant, s'inquiète Dominique Catérini, le président d'Elan Savigny Environnement. Il aurait fallu réduire le nombre de vols ou les délocaliser vers un autre aéroport. Tout cela se fait au détriment des habitants. »
Une inquiétude d'autant plus grande que les nuisances ne vont pas s'arrêter à cette période estivale. Les travaux sont en effet étalés sur quatre étés, avec la rénovation et la mise en conformité de la piste 4 en 2016 et 2017, suivi par des opérations lancées sur la piste 3 jusqu'en 2019. A chaque fois, la piste 2 sera utilisée en compensation. « Ces travaux contribuent à la sécurité aéronautique et à l'efficacité opérationnelle de la plate-forme », souligne Aéroport de Paris, dans une lettre d'information adressée aux riverains, qui tient à assurer que « des ajustements de programmation de vols ont été effectués et qu'une démarche volontaire des compagnies a permis de supprimer ou de reprogrammer environ 2 000 mouvements. »
De son côté, le maire de Savigny (LR), Eric Mehlhorn regrette que ce chantier ait lieu durant les beaux jours, mais concède qu'il est difficile d'aller contre. « En revanche, cette piste doit rester une piste de secours. Je me battrai pour cela. Tout comme je reste attentif à ce que le couvre-feu soit maintenu de 23 heures à 6 heures. » Un combat porté également par l'association Elan Savigny Environnement qui vient d'adresser un courrier à tous les élus concernés du département afin de réclamer « que des mesures de précaution concernant la protection de la santé publique et des biens soient impérativement mise en œuvre ».
