Les élus de l’Essonne unanimes contre le ralliement de Dupont-Aignan à Le Pen

Au sein de son parti, Debout la France, on se montre aussi plus que jamais divisé.

 Paris, juin 2016. Olivier Clodong (ici à droite) a claqué la porte vendredi soir. Il était jusqu’alors directeur de campagne de NDA.
Paris, juin 2016. Olivier Clodong (ici à droite) a claqué la porte vendredi soir. Il était jusqu’alors directeur de campagne de NDA. LP/ Philippe lavieille

    Les réactions ont été nombreuses depuis vendredi soir et l'annonce par Nicolas Dupont-Aignan (DLF) lors du journal télévisé de France 2, de son ralliement à Marine Le Pen (FN). Romain Colas, député (PS) de la 9e circonscription de l'Essonne et vice-président de NDA à la communauté d'agglomération du Val d'Yerres - Val de Seine entretenait jusque-là des rapports cordiaux avec son voisin d'Yerres : « Je pensais qu'il était cohérent puisqu'il a à de maintes reprises répété qu'il y avait un mur étanche entre lui et le FN. Je lui faisais confiance dans la solidité de la parole donnée. La confiance a été rompue. Il a toujours combattu l'affairisme et défendait une sorte de morale en politique. Il rejoint la championne du monde des affaires. » Et d'estimer : « Cela ressemble à un fait personnel ».

    Au sein de son parti, Debout la France, on se montre aussi plus que jamais divisé. Par SMS, Olivier Clodong, premier adjoint au maire d'Yerres et directeur de campagne de NDA pour cette présidentielle, annonce : « La campagne qui s'ouvre entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan ne me concerne en rien. S'agissant du 2 e tour de l'élection présidentielle, je ne me reconnais ni dans Mme Le Pen ni dans M. Macron. Je ne voterai pour aucun des deux. »

    Serge Poinsot : «Je regrette mon parrainage»

    Pour Elodie Jauneau, conseillère municipale d'opposition (PS) à Yerres, « localement, c'est une erreur. Sa force jusqu'à maintenant avait été de faire croire qu'il y avait une distinction entre ses positions locales et ses positions nationales. Maintenant, il va être assimilé à un maire frontiste et les habitants d'Yerres n'apprécient pas. » Serge Poinsot, le maire (DVD) de Vigneux-sur-Seine, avait accordé sa signature à NDA pour lui permettre de se présenter à la présidentielle. Il réagit brièvement : « Ce que je peux dire, c'est que je regrette mon parrainage. »

    Le conseiller départemental (PS) Jérôme Guedj a publié sa réaction sur Facebook se disant « triste pour l'Essonne qui voit deux de ses maires appeler à voter Le Pen. » L'ex-président du conseil départemental fait référence à Richard Trinquier, maire (LR) de Wissous qui avait appelé à voter pour la candidate frontiste. C'est sur son blog que Christian Schoettl, maire (UDI) de Janvry a laissé éclater sa colère : « Nicolas tu nous salis tous, tous ceux qui t'ont approché, t'ont fait confiance,tous les républicains, les démocrates qui trouvaient que parfois tu poussais un peu, que tu forçais le trait mais qui pensaient que tu n'étais pas comme cela... »

    Georges Tron pas surpris

    Karl Dirat, maire (SE) de Villabé lui tempête sur son profil Facebook : « Il ose faire référence au général De Gaulle. Honte à lui pour avoir souillé la mémoire du général. »

    De son côté, Georges Tron, maire (LR) de Draveil, assure ne pas être surpris : « Il flirtait avec l'extrême droite depuis de nombreuses années. La passerelle a été établie entre Le Pen et Dupont-Aignan par Philippe Olivier... » Philippe Olivier, ancien conseiller municipal d'opposition à Draveil est marié à Marie-Caroline Le Pen, la soeur de la candidate. Il avait été investi par Dupont-Aignan pour les départementales de 2015. Aujourd'hui, Olivier est un des plus proches conseillers de Marine Le Pen et est candidat pour les législatives sous l'étiquette FN dans le Pas de Calais. Ces dernières semaines, les contacts téléphoniques entre NDA et Olivier auraient été nombreux.

    Grégoire de Lasteyrie, maire de Palaiseau et secrétaire fédéral des Républicains dans l'Essonne, est sur la même longueur d'onde que son collègue de Draveil. Il a publié un message dans lequel il dit : « Cette prise de position permet enfin de clarifier son positionnement qui déviait lentement mais sûrement depuis son départ de l'UMP en 2007. » Irvin Bida, candidat de la droite et du centre face à NDA sur la 8e note aussi : « C'est la suite logique de ses propos successifs sur le grand remplacement par exemple. Il soutient le parti dont il se rapprochait. »

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