Yerres : le lycée professionnel à l’heure européenne
La journée de l’Europe s’est tenue ce vendredi au lycée Louis-Armand, au terme d’une semaine consacrée aux instances du vieux continent. L’établissement est désormais labellisé « Quelle est votre Europe », comme treize autres d’Ile-de-France.
Des drapeaux bleus aux étoiles jaunes à Yerres. Dans la ville de l'eurosceptique député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (DLF), les symboles de l'Europe sont rares. Et pourtant. Ce vendredi, le lycée des métiers Louis-Armand a organisé sa deuxième Journée de l'Europe, au terme d'une semaine consacrée à l'Union. « Les élèves effectuent un travail sur les instances et découvrent leur utilité », explique Florence Lesdanon, professeure d'économie-gestion. L'établissement est désormais labellisé « Quelle est votre Europe », comme treize autres d'Ile-de-France.
Cette semaine de l'Europe se déroule en interne avec, notamment, quatre pays à l'honneur pour le volet gastronomique. Mais pas que. En lien avec la Maison de l'Europe, les élèves ont simulé une commission des lois du Parlement européen. Ils ont dû développer un argumentaire pour défendre des idées. Mais pour la deuxième année consécutive, le dernier jour de cette manifestation était ouvert sur l'extérieur. « Je voulais que l'établissement soit une vitrine, le faire connaître et inviter des personnalités », reprend Alexandre Rodriguez-Meki, le proviseur.
Une ancienne ministre et un politologue devant les lycéens
Ce vendredi matin, le politologue Roland Cayrol et l'ancienne ministre de la consommation du gouvernement Mauroy (de 1981 à 1983), Catherine Lalumière, sont intervenus et ont répondu aux questions des lycéens pendant plus de trois heures sur le thème de « mieux vivre et être citoyen en Europe par l'éducation, l'art et la culture ».
Dans ce cadre, le lycée a également été ouvert aux artistes du Val d'Yerres Val de Seine qui ont, toute la semaine, accueilli les classes pour leur décrire leur travail. « Virginio Vona est venu me voir deux jours avant le début, raconte le proviseur. Il m'a dit je veux faire une fresque dans le lycée. Il faut l'autorisation de la Région, propriétaire des murs et que l'artiste abandonne ses droits. Ce n'était pas prévu mais en une heure, j'ai eu les autorisations. » Désormais, des personnages de BD réalisés par l'artiste italien qui vit dans le Val d'Yerres et des élèves trônent dans le hall.
Vitalino, un sculpteur, note : « On a apporté l'art contemporain au lycée, et ce n'est pas le lycée qui est venu voir de l'art contemporain. Pour nous, ça a été l'occasion de donner aux élèves de l'espoir et de leur montrer qu'ils peuvent vivre leur rêve, se découvrir dans l'art. Nous n'avons pas eu cette chance. » Sur la même ligne, Christophe Percoco, graphiste, poursuit : « Nous, à un moment, on a osé. Il faut accepter le regard des autres ». Certains élèves se sont d'ailleurs prêtés au jeu de la critique en exposant certains de leurs dessins.