Affaire Daval : «Jonathann a détruit deux familles»

Depuis le revirement du principal suspect, qui accuse désormais sa belle-famille, les relations entre les deux clans se sont dégradées, déplorent les parents d’Alexia.

 Jonathann Daval a récemment vu sa demande de remise en liberté rejetée.
Jonathann Daval a récemment vu sa demande de remise en liberté rejetée. AFP/SEBASTIEN BOZON

    « Je me demande si elle aimait sa belle-fille. » Les parents d' Alexia Daval, disparue il y a près d'un an, ne digèrent pas l'« interview fiasco » que la mère de Jonathann, le meurtrier présumé de leur fille, a donnée quatre jours plus tôt à l' Est Républicain. « Ce qui m'a choquée, c'est qu'elle n'a pas eu un seul mot pour Alexia. Aucun mot de compassion, rien du tout », s'indigne Isabelle Fouillot, la mère de la victime sur BFMTV ce dimanche.

    Mais au-delà de la forme, c'est bien le fond de cette interview, dans laquelle Martine Henry reprend à son compte la dernière version de son fils, qui crie au complot familial, qui met le couple Fouillot en colère. « Elle est persuadée de l'innocence de Jonathann, mais elle n'ouvre pas les yeux », regrette la mère d'Alexia. « Du fond de sa prison, Jonathann a réussi à englober toute la famille dans sa version. »

    « Je veux voir ce nouveau visage que je ne connais pas »

    Depuis la volte-face du principal suspect, qui est revenu en juillet sur ses aveux et accuse désormais son beau-frère, Grégory Gay, d'avoir étranglé Alexia, et sa belle-famille, de couvrir ce crime, l'ambiance est lourde à Gray-la-ville, en Haute-Saône, où vivent les deux familles.

    Jean-Pierre Fouillot, le père d'Alexia, dénonce les « provocations » émanant de certains proches de Jonathann : « Ils sont même venus provoquer notre famille proche, sur le lieu de travail. Il y a eu des manifestations hostiles dans la rue. [Jonathann] a réussi à détruire deux familles en même temps. »

    Aujourd'hui, le couple Fouillot n'attend qu'une seule chose : la confrontation avec leur beau-fils, une requête que vient d'accepter le juge d'instruction. « J'ai envie d'être en face de lui, je veux voir ce nouveau visage que je ne connais pas », prévient la mère d'Alexia. « Qu'il soit un homme! Qu'il prenne ses responsabilités! »