Assises des Yvelines : 25 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa compagne

Roberto, 41 ans, comparaissait depuis mardi pour avoir tué Nastasia, 19 ans, le 2 avril 2017, au haras de Longvilliers.

 Roberto Z., 41 ans, est accusé du meurtre de sa compagne.
Roberto Z., 41 ans, est accusé du meurtre de sa compagne. Facebook

    L'avocate générale Nathalie Ienny avait requis, ce vendredi devant les jurés de la cour d'assises des Yvelines, une peine de vingt ans de réclusion criminelle contre Roberto Z. C'est finalement 25 ans que cet Argentin de 41 ans passera derrière les barreaux pour avoir tranché la gorge de sa compagne Nastasia, 19 ans, le 2 avril 2017, au haras de Longvilliers, où ils travaillaient et habitaient.

    La magistrate avait rappelé que l'accusé n'avait jamais eu maille à partir avec la justice, pas plus en France que dans son pays d'origine. « Cette peine ne peut pas être négligeable, mais elle ne doit pas être éliminatoire car l'accusé n'est pas un monstre sanguinaire qui a perdu toute humanité », avait-elle souligné.

    « Tuer l'être aimée, ce n'est pas de l'amour : c'est de la possession », insiste l'avocate générale

    Pour Nathalie Ienny, il ne s'agissait pas d'un « crime passionnel ». « Tuer n'est pas moins grave parce qu'on est animé par une peine de cœur, insiste-t-elle. Cela n'a rien de noble et romantique. Tuer l'être aimée, ce n'est pas de l'amour : c'est de la possession. Il aurait voulu la contrôler comme un animal ? En tout cas, c'est comme ça qu'il l'a tuée. »

    La représentante du ministère public avait évoqué la jalousie de Roberto Z. Le couple était seul à la ferme de Morsang durant l'hiver, lorsqu'une relation s'est nouée. Et en mars avec la reprise de la saison de polo, Rodolfo, un autre Argentin, a rejoint l'équipe. C'est un jeune homme pour qui Nastasia nourrit déjà des sentiments. Roberto surveille sa compagne et la violente à deux reprises. La jalousie et la peur de perdre cette jeune fille font monter l'Argentin en pression, jusqu'à la scène tragique du 2 avril.

    Nathalie Ienny a évoqué ce vendredi « un geste de haine », « une scène de violence », des coups. Et finalement ce coup de couteau mortel. « Un coup de couteau radical, efficace et définitif, un geste qui ressemble à celui qu'on utilise pour tuer les animaux. On transperce le cou de part en part, un geste qui faisait partie de ses automatismes », a estimé l'avocate générale pour caractériser l'intention de tuer.

    « Un crime d'amour-propre, mais pas un crime d'orgueil », selon l'avocate de l'accusé

    Pour Me Valérie Corriatt, l'avocate marseillaise de Roberto, qui cite Shakespeare, Stendhal et même Jean-Louis Aubert, il s'agissait bien d'« un crime d'amour ». « Roberto Z. n'est pas l'homme de la pampa, un être fruste, a-t-elle lancé. C'est un homme qui aimait la nature et les chevaux et ce n'est pas un macho qui ne connaît rien des femmes. Son histoire avec Nastasia est une histoire d'amour. C'est une belle rencontre. Hâtons-nous d'éviter la vulgarité en expliquant qu'il l'aurait tuée comme on égorge un animal. »

    Selon elle, son crime est « un crime d'amour-propre, mais pas un crime d'orgueil ». « C'est un crime de manque d'amour. Roberto a tué parce qu'il se sentait minable. Elle est trop belle, trop solaire, pour lui qui ne peut rien faire pour la retenir. »

    Cette défense n'a visiblement pas ému les jurés qui sont donc allés au-delà des réquisitions.