Assises des Yvelines : «Je n’arrive pas à comprendre l’horreur que j’ai commise», lance l’accusé

Roberto Z. comparaît cette semaine devant la cour d’assises des Yvelines pour le meurtre de sa compagne Nastasia. Le verdict est attendu ce vendredi.

 Roberto comparait depuis lundi devant la cour d’assises des Yvelines, à Versailles, pour avoir tué sa compagne d’un coup de couteau en avril 2017.
Roberto comparait depuis lundi devant la cour d’assises des Yvelines, à Versailles, pour avoir tué sa compagne d’un coup de couteau en avril 2017. Facebook

    Debout, les mains croisées devant lui, Roberto Z. se tourne vers jurés de la cour d'assises des Yvelines. Le colosse argentin va leur raconter comment ce drame est arrivé, assure-t-il. Cet homme de 41 ans comparait devant eux depuis lundi, pour avoir tranché la gorge de sa compagne Nastasia, âgée de 19 ans, le soir du 2 avril 2017, au haras de Longvilliers où ils habitaient. « Je l'ai tuée durant un instant de haine, souffle Roberto. Mais je n'avais pas l'intention d'en finir comme ça. Aujourd'hui encore, je n'arrive pas à comprendre l'horreur que j'ai commise. »

    Le matin de ce tragique dimanche, le couple, qui vit ensemble depuis cinq mois dans ce centre d'entraînement dédié aux chevaux de polo, se lève de bonne heure. Ils s'occupent de chevaux, déjeunent, font la sieste et repartent au travail, parce qu'il y a des matchs de polo durant l'après-midi. Le soir venu, il est question d'aller à la foire de Dourdan (Essonne) avec le reste de l'équipe. Roberto et Nastasia montent dans la Renault Megane et une dispute éclate.

    Depuis plusieurs semaines, Roberto a des soupçons concernant Rodolfo, un autre employé Argentin, surgi un mois plus tôt dans leur univers. « Elle aimait tout ce qu'il postait sur Facebook, je lui ai demandé des explications. Elle m'a répondu que ce n'était qu'un ami, mais je sentais que c'était autre chose », raconte-t-il. Roberto écrit à son compatriote sur Facebook pour lui demander « de ne plus importuner » sa jeune compagne.

    « Elle m'a dit deux fois Je ne veux plus être avec toi, je veux être avec lui… »

    Dans la voiture, ils évoquent l'idée d'aller voir Rodolfo, à Dourdan. Roberto ne veut pas. La dispute dure pendant dix minutes. Nastasia, très fâchée, sort du véhicule avec l'intention de continuer l'explication dans la maison. « Elle m'a dit deux fois Je ne veux plus être avec toi, je veux être avec lui. Je me suis rendu compte que ce que je soupçonnais était vrai », poursuit-il.

    Dans la cour du haras, ils s'agrippent, tombent à genoux et se relèvent. « Elle m'a poussé, j'ai sorti le couteau. Il était entrouvert et je l'ai frappée deux ou trois fois », rapporte l'accusé. L'un des coups portés traverse le cou de la jeune femme de part en part : elle meurt sur le coup. « A ce moment, j'avais beaucoup de haine et je ne pensais à rien », souffle-t-il en sanglotant.

    « Il ne voulait pas accepter la séparation parce qu'il était éperdument amoureux » insiste son avocate

    Roberto se rend compte qu'il a commis l'irréparable. Il traîne le corps dans la maison, se donne des coups de couteau dans le cou avant de s'allonger sur le lit et perdre conscience. Ce n'est que le lendemain qu'il appellera un ami pour avouer son crime.

    « Il ne voulait pas accepter la séparation parce qu'il était éperdument amoureux », insiste son avocate, Me Valérie Coriatt. Mais pour la mère de la victime, venue témoigner à la barre un peu plus tôt dans la journée, « on ne tue pas par amour ». Pour elle, ce crime est « un acte de possession ». « C'est vrai, on ne tue pas par amour, reconnaît Roberto. Quand on aime, on ne fait pas de mal. Je demande pardon à la famille ».

    Le verdict est attendu ce vendredi.