Attentat de Nice : le dispositif de sécurité « n'était pas sous-dimensionné »

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, le 16 juillet 2016 à Beauvau
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, le 16 juillet 2016 à Beauvau (AFP/MATTHIEU ALEXANDRE)

    Il y avait bien 64 policiers nationaux et 42 municipaux à Nice le soir de l'attentat du 14 juillet. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a remis au ministère de l'Intérieur, ce mercredi, son rapport sur le dispositif de sécurité à Nice (Alpes-Maritimes) le soir de l'attentat du 14 juillet. Le document rendu public dans l'après-midi, assure que le dispositif de sécurité « n'était pas sous-dimensionné ».

    Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a demandé à la «police des polices» de rendre compte des conclusions de ce rapport devant la presse mercredi à 16h30, dans la volonté de «constante transparence», peut-on lire dans le communiqué du ministère. Il avait demandé le 21 juillet un rapport à l'IGPN sur le dispositif de sécurité mis en place pour le feu d'artifice à Nice le soir du 14 juillet. A l'issue du spectacle, Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait foncé avec un camion dans la foule sur la Promenade des Anglais tuant 84 personnes et en blessant plus de 300 autres.

    Polémique et deux enquêtes

    Très rapidement après la tuerie, une polémique avait éclaté, la droite, et notamment Christian Estrosi (LR), ex-maire de Nice et désormais 1er adjoint en charge de la sécurité et président de la région Paca, dénonçant des manquements de l'Etat à la sécurité. La chef du service municipal pilotant la vidéosurveillance à Nice, Sandra Bertin, a également affirmé dimanche avoir subi des pressions de la place Beauvau pour modifier son rapport sur le dispositif de sécurité le soir du 14 juillet. Deux enquêtes préliminaires ont été ouvertes après ces accusations: l'une à Nice pour «abus d'autorité» et l'autre à Paris pour «diffamation».

    Pour la responsable de la police des polices, Marie-France Moneger-Guyomarc'h, les polémiques « sont le fruit d'une mauvaise compréhension et interprétation des informations». Elle a par ailleurs confirmé le nombre de policiers nationaux (64) et municipaux (42) déployés pour l'occasion, qu'avait annoncé la Préfecture des Alpes-Maritimes alors que des représentants de l'opposition de droite affirmaient que les autorités n'avaient pas su sécuriser les lieux. Christian Estrosi, les avait contestés, dénonçant un « mensonge d'Etat».

    Bernard Cazeneuve rappelle que «ce rapport administratif, strictement limité à son objet, ne se substitue ni ne préjuge en rien des conclusions des procédures et enquêtes judiciaires en cours». Et il précise à la fin du communiqué qu'il souhaite que «la Justice puisse poursuivre son travail dans les conditions de sérénité indispensables à l'établissement de l'ensemble des faits».