Bébé de Corrèze: «Je me suis enfermée dans un mensonge», dit la mère

Bébé de Corrèze: «Je me suis enfermée dans un mensonge», dit la mère

    La mère de la fillette de Corrèze, retrouvée dans le coffre d'une voiture, a expliqué dimanche s'être «enfermée dans un mensonge, un gouffre» après avoir mis son bébé au monde seule, essayant ensuite de le «maintenir en vie».

    Selon la mère de famille, Rose, âgée de 45 ans, la fillette se prénommerait Serena et serait née le 24 novembre 2011. «Tout le monde dormait, j'ai mis ma petite fille au monde, je lui ai coupé le cordon, je l'ai prise dans mes bras», a dit la mère dans un entretien diffusé dans l'émission Sept à Huit de TF1, ses premières déclarations publiques sur cette affaire.

    «Après je l'ai posée, j'ai fait mon train-train, j'ai fait lever mes petits, je les ai préparés pour aller à l'école, comme si de rien n'était. Pour moi ce n'était pas un bébé qui venait de naître», a poursuivi

    . «Je n'ai pas pu en parler. Le jour de l'accouchement je n'ai rien dit à personne le lendemain non plus, le troisième jour non plus, je me suis enfermée dans un mensonge, un gouffre...», a-t-elle raconté, assurant que

    «Elle avait des câlins, je lui disais que je l'aimais, on avait une relation particulière»

    Selon la sœur aînée de cette femme d'origine portugaise, comme son compagnon, interrogée dans l'émission, la mère avait fait un déni de grossesse il y a neuf ans pour son deuxième enfant : elle ne s'était rendue compte qu'elle était enceinte que lors de l'arrivée de l'enfant survenue en plein déjeuner de famille. Une thèse du déni de grossesse déjà évoquée par son avocate après la découverte de Serena.

    «C'est un bébé qui a vécu dans ma maison, dans une pièce où personne n'allait. N'importe qui aurait pu la trouver, elle n'était pas cachée», a-t-elle expliqué, précisant que la fillette «ne pleurait pas, ne faisait pas de bruit».

    Elle raconte sa double vie depuis la naissance : «Je me levais avant tout le monde, je préparais le biberon, je descendais lui donner, je restais avec elle un petit peu. Je remontais, je m'occupais des trois enfants. Le soir quand tout le monde dormait je me couchais à côté d'elle, je lui parlais, je mettais de la musique, elle avait des câlins, je lui disais que je l'aimais, j'essayais de jouer avec elle, on avait une relation particulière.»

    «Pour moi, je ne l'ai jamais maltraitée, je ne pouvais pas m'en occuper comme je me suis occupée de mes trois premiers enfants, mais j'ai essayé de la maintenir en vie».

    Elle dit «mériter une punition et l'accepter»

    La

    de Dordogne.

    pour privation de soins par ascendant, violence habituelle sur mineur et dissimulation. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.

    Rose dit «mériter une punition et l'accepter», et assure que la découverte de l'enfant a été une délivrance. «Il fallait que je trouve une solution pour que je me sorte de ce cauchemar (...) je savais, quand j'ai emmené la petite au garage, que j'allais être poursuivie».

    De son côté, l'avocate de son compagnon, Me Lyliane Picard, évoque un homme «absourdi», ayant «découvert cette situation en même temps que tout le monde».

    La fillette, souffrant de retards importants de poids, de taille, psychomoteurs, "commence à s'extérioriser", "évolue bien et rapidement, fait des sourires", indiquent par ailleurs deux médecins de l'hôpital de Brive où elle a été admise.