Belgique : Salah Abdeslam sera jugé pour ses tirs sur des policiers

Le prévenu belge va comparaître devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, peut-être dès l'automne.

En mars 2016, c'est au numéro 79 de la rue des Quatre Vents, à Molenbeek, que Salah Abdeslam avait été arrêté. 
En mars 2016, c'est au numéro 79 de la rue des Quatre Vents, à Molenbeek, que Salah Abdeslam avait été arrêté.  LP/ARNAUD DUMONTIER

    Il est le seul survivant des commandos djihadistes qui ont ensanglanté Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015. Salah Abdeslam, détenu à Fleury-Mérogis, pourrait être jugé dès l'automne, à Bruxelles, pour des coups de feu sur des policiers lors de la fusillade qui précédé de trois jours son interpellation en mars 2016.

    Selon un communiqué du parquet fédéral ce jeudi, la justice belge a décidé le renvoi du jeune homme ainsi que d'un complice devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, pour «tentative d'assassinat dans un contexte terroriste sur plusieurs policiers» et «port d'armes prohibées dans un contexte terroriste». La date du procès sera fixée «dans les prochaines semaines».

    Trois policiers blessés le 15 mars 2016


    Trois policiers appartenant à une équipe d'enquête franco-belge avaient été blessés dans la fusillade du 15 mars 2016. Salah Abdeslam, 27 ans, et Sofiane Ayari, 24 ans, avaient réussi à s'échapper par l'arrière d'un appartement situé à Forest dans l'agglomération bruxelloise. Un troisième suspect a été mortellement blessé par les tirs de réplique des forces de l'ordre.


    Ce raid policier du 15 mars 2016 avait donné un coup d'accélérateur aux investigations lorsque les enquêteurs s'étaient rendus compte que Salah Abdeslam, en cavale depuis quatre mois, venait de leur échapper. Ils recherchaient initialement au 60, rue du Dries à Forest la trace du passage de complices des jihadistes ayant frappé Paris. Ils n'avaient eu qu'après la confirmation de la présence dans l'appartement du seul survivant des commandos parisiens grâce à la découverte d'«empreintes». Salah Abdeslam et Sofiane Ayari avaient finalement été arrêtés ensemble le 18 mars à Molenbeek, autre commune de l'agglomération bruxelloise.

    Salah Abdeslam refuse de parler aux juges


    Actuellement incarcéré en France, Salah Abdeslam refuse de s'exprimer depuis sa mise en examen le 27 avril 2016 pour assassinats terroristes. Ses avocats ont jeté l'éponge en octobre 2016, convaincus «qu'il ne s'exprimerait pas». Reste donc à savoir si l'homme acceptera de comparaître. Quant à Ayari, «il reconnaît avoir été présent» le 15 mars 2016 à Forest. «A ce stade on ne conteste pas les charges», a précisé son avocate.


    Ce jeune homme d'origine tunisienne connaissait Abdeslam depuis au moins le 3 octobre 2015, date à laquelle il avait été pris en charge à Ulm (Allemagne) par le convoyeur présumé des commandos du 13 novembre. Il était entré en Europe le 20 septembre 2015 par l'île grecque de Léros en se mêlant au flot des réfugiés en provenance des côtes turques. Le 13 novembre 2015 au matin, Ayari avait pris un aller simple en bus pour Amsterdam avec Osama Krayem, l'un des principaux suspects des attentats de Bruxelles, qui l'avait accompagné depuis Léros.